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Sabil al-Imam, éclats spirituels de la semaine (n°19) - L'émergence des écoles juridiques islamiques (troisième partie)

Dernière mise à jour : 29 juil.



Troisième partie


Après la période de la prophétie de Mohamed (que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui), une phase cruciale dans l'histoire de l'islam a débuté, connue sous le nom de "Califat des Rashidun". C'est lors de cette période que les quatre premiers califes, qui étaient les 23 compagnons directs du Prophète (que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui) ; Abou Bakr As-Siddiq, Omar ibn al-Khattab, Othman ibn Affan et Ali ibn Abi Talib, qu'Allah soit satisfait d'eux, tous, ont dirigé l’Etat de la Ummah islamique.


La divergence après le règne des califes bien-guidés et l'histoire de l'émergence des principales factions islamiques


L’époque dont nous parlons a été marquée par les efforts des califes pour étendre le territoire de l’État de la Ummah islamique, propager l'islam, organiser l'État et appliquer sa législation. Cependant, elle a également été le théâtre de conflits internes et externes, survenus après l'assassinat du troisième calife, Othman ibn Affan, qu'Allah soit satisfait de lui, et après la mort du quatrième calife, Ali ibn Abi Talib, qu'Allah soit satisfait de lui. Le califat passa alors aux Omeyyades, de la tribu des Quraysh, qui ont eu une période de règne complexe et, caractérisée par une expansion militaire, culturelle et politique.


Durant cette période, des dissensions au sein de l'islam ont émergé, telles que l'apparition des chiites et des kharijites, augmentant ainsi les tensions internes dans l'Etat de la Ummah islamique. De plus, cette époque a été témoin de nombreux changements politiques, économiques et culturels, qui ont eu un impact sur la forme et l'évolution de l'Etat de la Ummah et de la société islamique, dans les siècles suivants.


Une brève présentation sur le chiisme et ses sectes affiliées


Certes, la terminologie "Chiisme", dans son essence linguistique, désigne les partisans, les soutiens et les compagnons. Les Chiites sont les fidèles et les disciples d'un homme, et qui se rallient à sa cause. Chaque groupe qui se rassemble autour d'une même idée devient partisan. Quiconque soutient une personne et s'aligne sur elle est considéré comme son partisan. Cette notion trouve ses origines dans le concept de "Mouchaya'a", qui représente l'obéissance et l’adhésion.


Dans un contexte spécifique, ce terme désigne ceux qui ont préféré Ali ibn Abi Talib, qu’Allah l'agrée, aux Califes bien guidés, et qui ont estimé que les gens de la Maison (Ahl al-Bayt) étaient plus dignes de la khilafa. Ils ont jugé comme invalide, la khilafa de quelqu'un, hors les gens de la Maison. Durant le califat d'Ali, qu’Allah l'agrée, l’usage du terme " Tachayyou' " signifiait le soutien et le ralliement à Ali, afin qu'il puisse réclamer son droit à la khilafa après le calife Othman. De nombreux Compagnons et disciples partageaient cette opinion, estimant qu'Ali, était plus digne et plus qualifié pour le califat que Muawiya ibn Abi Sofiane, (qu’Allah les agrée tous), en raison du consensus sur son allégeance (Al-Bay ‘a). Cependant, il est incorrect de considérer ces personnes comme les fondements ou les premiers partisans du chiisme. Ils étaient simplement les partisans d'Ali dans le sens où ils le soutenaient et étaient alignés sur lui. Malgré cela, ils n'ont pas montré d'hostilité envers ceux qui étaient en désaccord avec eux, ne les traitant pas comme des mécréants (kouffars), mais croyant en leur Islam.


Par la suite, une controverse est née sur la préférence d'Ali, à Othman, (qu’Allah les agrée), atteignant parfois des niveaux d'extrémisme où certains préféraient Ali à Abou Bakr et Omar, (qu’Allah les agrée). Cela a suscité la colère d'Ali, qu’Allah l'agrée, et il a même menacé les partisans de cette idéologie. Après le martyre d'Ali ibn Abi Talib et de son fils Al-Hussein, (qu’Allah les agrée tous les deux), beaucoup de ses partisans montraient de la modération dans leur position, ne déclarant pas mécréant quiconque divergeait d'Ali, (qu’Allah l'agrée), et ne maudissant aucun des Compagnons. Leur inclination envers Ali était principalement due à un sentiment d'affection et de loyauté. Certains des narrateurs de hadiths fiables et des érudits de confiance étaient également associés à une forme légère de chiisme, sans pour autant maudire les Compagnons, ni préférer Ali à Abou Bakr et Omar.


Au fil du temps, l'extrémisme s'est manifesté dans le chiisme, après la disparition des Compagnons, (qu'Allah les agrée), et des grands disciples. Au deuxième siècle de l'Hégire, des chiites extrémistes, appelés "Rafidhites", sont apparus, affirmant la divinité d'Ali ibn Abi Talib, reniant Abou Bakr, Omar et tous les Compagnons. Ils prétendent qu'Ali ibn Abi Talib peut ressusciter les morts, voire, possèderait une part divine s'unissant à sa personne. Ils affirment qu'il connaissait l'invisible, triomphait des mécréants et que l'esprit divin résidait en Ali. Les gens de la Maison (Ahl al-Bayt) se désolidarisaient de ces extrémistes.


Dans le troisième siècle de l'Hégire, les extrémistes chiites Rafidhites se sont multipliés, ceux qui maudissent les compagnons, les déclarent mécréants et les désavouent, car ils ont déclaré mécréants, Abou Bakr, Omar et tous les compagnons, n'en exceptant que très peu.


Après cela, le chiisme continua de plus en plus à se développer, notamment après l'affirmation de la disparition du douzième Imam des Chiites, Mohamed ibn al-Hassan al-Askari, qu'ils prétendent être le Mahdi. Ils attendent désormais sa réapparition puis, après avoir constaté que sa disparition avait durée, les Chiites prétendirent qu'il était toujours vivant, et qu'il était en période de petites et grandes occultations. Après la fin de la petite occultation, ils commencèrent à le décrire comme le Mahdi attendu, en implorant Allah d'accélérer sa réapparition.


Au quatrième siècle de l'Hégire, les plus éminents érudits du chiisme ont compilé les références les plus célèbres de la doctrine chiite, tant dans ses fondements que dans ses branches. Au dixième siècle de l'Hégire, une fois de plus, est réapparue l'allégation de la divinité d'Ali, et la falsification du Noble Coran. Beaucoup parmi les extrémistes du chiisme ont commencé à associer, avec Allah le Très-Haut, Ali ibn Abi Talib, Hussein, Fatima, et d'autres membres de la famille du Prophète, ignorant l'unicité avec laquelle Allah a envoyé Son messager, (que la Paix et les Bénédictions d'Allah soient sur lui), ainsi que ses compagnons et sa famille, qu'Allah les agrée tous.


Le dogme des extrémistes parmi les chiites n'a cessé de s'égarer à travers les siècles, jusqu'à ce que la doctrine chiite, tant dans ses croyances que dans sa jurisprudence, se retrouve en totale contradiction avec le Noble Coran et la Sunna authentique, ainsi qu'avec la pratique de Ali ibn Abi Talib et les gens de la maison du Prophète (sa famille), qu'Allah les agrée. Les chiites se divisent aujourd'hui en diverses factions, majoritairement implantées dans quatre pays : l'Iran, le Pakistan, l'Inde et l'Irak. En ces terres, la foi duodécimaine chiite est érigée en religion officielle, particulièrement en Iran.


Les Chiites duodécimains


Les Chiites duodécimains constituent la plus grande et la plus dominante des factions, croyant en l'existence de douze Imams, tous issus de la lignée du Prophète Mohamed (que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui). Ils considèrent les douze Imams comme les seuls leaders religieux et politiques légitimes qui ont succédé au Prophète (SAWS), commençant par Ali ibn Abi Talib, suivi de son fils Hassan en tant que deuxième Imam, puis de son autre fils Hussein comme troisième Imam. Le fils de Hussein, Ali Zayn al-Abidin, est considéré comme le quatrième Imam. Le cinquième est Mohamed al-Baqir, suivi de Jafar al-Sadiq, puis de Moussa al-Kadhim, en tant que septième Imam, et ainsi de suite jusqu'au douzième Imam. Certains affirment que le onzième Imam, Hassan al-Askari, n'a pas engendré de fils pour lui succéder initialement, mais les Chiites duodécimains insistent sur l'existence de son fils, bien qu'il se cache dans un lieu secret, mais reste en vie. Son nom est Mohamed ibn al-Hassan, également connu sous le nom d'al-Mahdi al-Montadhar, qu'ils croient être le Mahdi attendu qui reviendra à la fin des temps pour établir la justice sur terre.


Parmi les principes fondamentaux de la doctrine chiite imamite figurent "le principe de l'imamat", "la dissimulation (la taqiya)", et "la wilaya d’Al-Faqih ". Le premier principe, celui de "l'imamat", repose sur la croyance en l'infaillibilité des 12 imams, considérés comme occupant la deuxième position après le Prophète Mohamed. Non seulement ils n'ont pas reçu de révélation exclusive, mais ils possèdent également une capacité unique à expliquer et clarifier les enseignements du Prophète, considérée comme une extension de l'autorité prophétique.


Le deuxième principe, celui de la "taqiya" (la dissimulation), est un concept fondamental qui leur permet de dissimuler leur véritable foi, ou leurs opinions politiques en périodes de danger ou de nécessité, interprétant ainsi l'occultation du Mahdi comme relevant de cette logique. Quant au troisième principe, celui de "la wilaya d’Al-Faqih", c'est un terme juridique ancien chez eux, apparu dès le début de la grande occultation de leur douzième imam, également connu sous le nom d'al-Mahdi al-Montadhar. Ce principe stipule que le Faqih (jurisconsulte) représente l'imam absent, dans la direction de la communauté et dans la gestion de ses affaires religieuses et politiques, à condition qu'il remplisse les critères de la fatwa et de la référence religieuse. Il est qualifié de mujtahid dans les jugements religieux pendant l'occultation de l'Imam al-Hujjah. Il convient de noter qu'il existe des divergences entre les érudits chiites concernant ce principe, notamment sur l'étendue du pouvoir du Faqih (jurisconsulte) et sur la question de savoir si son autorité doit être limitée ou absolue.


Les Ismaéliens


Les Ismaéliens sont la deuxième plus grande secte chiite après les Douze-Imamites, se divisant à leur tour en quatre sous-sectes : les Ismaéliens septimains, les Fatimides, les Qarmates et les Druzes. Ils sont apparus au VIIIe siècle, se séparant ainsi des Chiites Douze-Imamites après la mort du sixième imam, Ja'far al-Sadiq. Ils croient que le fils aîné de Ja'far, Ismaël, et sa descendance ont complété la lignée imamique légitime, sur la base de la nomination d'Ismaël comme imam calife par Ja'far. Ismaël est décédé avant Ja'far, et le leadership imamique est passé effectivement à Moussa al-Qasim, reconnu par les Chiites Douze-Imamites, comme le septième imam. Les Ismaéliens nizarites croient que la lignée de leur imam, Aga Khan IV, remonte à Ismaël ibn Ja'far, ce qui en fait également un descendant d'Ali ibn Abi Talib, cousin du Prophète Mohamed et son gendre.


Les Zaydites


Les Zaydites remontent à leur fondateur, Zayd ibn Ali Zain al-Abidin ibn al-Hussein ibn Ali, qu’Allah les agrée tous les deux. Il a formulé une théorie chiite sur la politique et le gouvernement, pour laquelle il a lutté et est mort en martyr. Il reconnaissait la légitimité du califat d'Abu Bakr, d'Omar et d'Othman, qu’Allah les agrée tous. Aucun membre de cette communauté n'a jamais déclaré mécréant l'un des compagnons du Prophète, ni admis la légitimité de l'imamat du moins méritant, en présence du plus méritant. Ils se sont séparés des Chiites duodécimains en raison d'un désaccord sur l'identité de l'imam de la cinquième génération.


Les Chiites duodécimains considèrent Mohamed al-Baqir comme le cinquième imam, tandis que les Zaydites croient que l'imamat est passé au frère consanguin de al-Baqir, Zayd, car ce dernier était politiquement actif et a dirigé une rébellion contre le califat omeyyade lorsque son frère al-Baqir s'est retiré de la scène politique. Ce distinguo est central dans la conception zaydite de l'imam en tant que héros.


Selon la majorité des Zaydites, tout descendant d'Ali ibn Abi Talib est éligible pour devenir imam s'il est capable, possède une connaissance religieuse suffisante, et est prêt à lutter contre la corruption et la tyrannie. De plus, les Zaydites ne croient pas en l'infaillibilité des imams et rejettent totalement le principe de la "Grande Occultation", qui affirme que l'imam reviendra à la fin des temps. Les Zaydites, tout comme les Sunnites, croient que la révélation divine a été donnée une fois pour toutes et pour toujours à l'homme, ce qui diffère de l'idée des duodécimains selon laquelle l'imam reçoit des révélations divines et est autorisé à guider les gens ordinaires et à interpréter les décrets d’Allah.


Les Zaydites sont souvent décrits comme étant plus proches de l'Islam sunnite que les duodécimains. La jurisprudence zaydite présente des similitudes avec la jurisprudence sunnite shaféite, et la plupart des Zaydites sont moins extrémistes dans leur condamnation des deux premiers califes musulmans, Abu Bakr AsSiddiq et Omar ibn al-Khattab. Le Mad’hab des Zaydites a évolué avec le temps, et il y a des divisions et des différences entre eux.


Les Alawites


En plus des Chiites duodécimains, des Ismaéliens et des Zaydites considérés comme les principales factions chiites, il y a aussi la communauté alaouite (nusayrite), ainsi nommée en référence à Ali ibn Abi Talib, le cousin du Prophète Mohamed et le premier des douze imams chiites. Certains de ses religieux croient que l'Imam Ali est le compagnon du Prophète Mohamed dans toutes les affaires, sauf la prophétie, et cette communauté est également appelée "Nusayrite" d'après son fondateur, Mohamed ibn Nusayr al-Bakri alNamiri. Cette communauté est fondée sur la croyance que le califat doit être confié à Ali, qu'Allah soit satisfait de lui, et à sa descendance par voie de filiation. Ils divergent ensuite quant à laquelle de sa descendance mérite le califat, l'Imamat. Les Zaydites ont affirmé l'Imamat du troisième petit-fils, Zayd ibn Ali ibn al-Hussein, les Ismaéliens ont affirmé l'Imamat de leur septième petit-fils, Ismaïl ibn Ja'far al-Sadiq, et les duodécimains ont affirmé l'Imamat du douzième petit-fils, Mohamed ibn al-Hassan, surnommé "alAskari".


Cette faction, en accord avec la plupart des autres, ainsi que des branches chiites, soutient que l'Imamat est l'un des principes fondamentaux de la religion qui ne peut être interprété, et par conséquent ne peut être soumis à l'ijtihad (l'effort d'interprétation personnelle de la législation islamique). Ils croient en la primauté du texte et de la désignation, c'est-à-dire que le choix de l'Imam est déterminé par une désignation divine, et ce, à travers la spécification du texte (le Coran et la Sunna) pour l'Imam. Ils soutiennent également l'innocence des Imams vis-à-vis de l'erreur, considérant que leur choix est divin.


De même, les Alawites croient que la grâce divine exige que la désignation de l'Imam soit explicite et claire, et que l'Imam soit infaillible - comme le Prophète - de toute omission, péché ou erreur, afin que les croyants soient rassurés en suivant ses paroles et ses actions. Ils considèrent leurs Imams au nombre de douze, comme stipulé par le Prophète, et le précédent parmi eux désigne le suivant comme Imam.


Cependant, cette faction et ses détails demeurent largement méconnus du grand public en raison du souci des dignitaires de la faction de préserver de nombreux détails à ceux qui sont en dehors de celle-ci, y compris certains de leurs propres adeptes. Cela a conduit à ce que la majorité des informations diffusées à leur sujet par d'autres factions soient imprécises ou incorrectes.


Les Kharijites


Le terme "Kharijites" en arabe signifie ceux qui se séparent. Dans le contexte religieux, ce sont tous ceux qui se rebellent contre l'imam légitime reconnu par la communauté, que ce soit pendant l'époque des compagnons contre les califes bien-guidés, ou après eux contre les successeurs pieux et les imams de chaque époque. En d'autres termes, ils constituent un groupe spécifique dont la première rébellion fut dirigée contre Amir al-Mouminin, le calife bien-guidé, Ali ibn Abi Talib, qu'Allah soit satisfait de lui.


Ils portent différents noms, tels que les Muḥakkimah, les Shurāhā, les Ḥarūriyyah, les Nawāṣib, les Marqiyyah. Leur appellation "Muḥakkimah" vient de leur répétition de la phrase "Il n'y a de jugement qu'avec Allah". Ils sont appelés "Shurāhā" parce qu'ils prétendent avoir vendu leurs âmes à Allah, glorifié soit-Il, selon le verset : "Allah a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens, en échange du Paradis". Ils sont appelés "Ḥarūriyyah" car lorsqu'ils se sont rebellés contre le calife Ali, qu'Allah soit satisfait de lui, ils se sont retirés dans un village appelé Harūra, près de Koufa. On les désigne comme "Nawāṣib" en raison de leur hostilité exacerbée envers Ali ibn Abi Talib, qu'Allah soit satisfait de lui.


Les gens les ont également appelés "Mariqah" en interprétant les paroles du Prophète, paix et bénédictions soient sur lui : " Ils sortiront de la religion (yamroqona) comme une flèche traverse sa cible".


Les Kharijites se sont divisés en plusieurs factions, chacune portant également un nom distinct.

Les historiens et les savants des sectes et des croyances diffèrent dans la détermination du début de l'émergence de la faction des Khawârij. Certains ont dit que cela remonte à l'époque du Prophète, (que la Paix et les Bénédictions d'Allah soient sur lui), affirmant que le premier des Khawârij était "DhulKhuwaysirah al-Tamimi", qui commença à contester le Prophète, (SAWS), en s'opposant à la répartition du butin et en l'accusant d'injustice.


D'autres ont affirmé que son émergence remonte à l'époque d'Othman, (qu'Allah soit satisfait de lui), lors des troubles qui ont abouti à son assassinat, connus sous le nom de "première Fitna". Certains ont soutenu que son apparition a eu lieu à l'époque d'Ali (qu'Allah soit satisfait de lui), dès que Talhah ibn Obayd Allah et Al-Zubair ibn al-Awam (qu'Allah soit satisfait d'eux), se sont séparés de lui après l'avoir soutenu. D'autres ont affirmé que leur émergence n'a commencé qu'avec l'apparition de Nâfi' ibn al-Azraq et leur séparation de l'armée d'ibn Ziyâd à la fin du mandat d'ibn Ziyâd en 64 AH. D'autres encore ont déclaré que leur émergence a commencé par leur séparation de l'armée d'Ali, qu'Allah soit satisfait de lui, et leur rébellion contre lui.


Ce dernier point de vue est celui qui prédomine parmi la plupart des savants, définissant les Khawârij comme ceux qui se sont rebellés contre Ali (qu'Allah soit satisfait de lui), après l'arbitrage. Après l'incident de "Siffin", une bataille entre l'Imam Ali ibn Abi Talib et Muawiya ibn Abi Sufyan aux frontières syro-irakiennes, où Muawiya ibn Abi Sufyan refusa d'accepter l'Imam Ali ibn Abi Talib comme calife des musulmans tant qu'il n'aurait pas obtenu vengeance pour le meurtre du troisième calife, Othman ibn Affan. Dans une tentative de résoudre la crise et d'arriver à un compromis, Ali accepta une proposition des Khawârij de régler le différend par le Livre d'Allah (le Coran), dans l'espoir de mettre fin au conflit et de restaurer l'unité de la communauté islamique.


Cependant, un grand nombre de Khawârij rejeta la décision judiciaire basée sur le Coran, ce qui les conduisit à se séparer d'Ali et à se retirer vers Basra. Abdullah ibn Wahb al-Rasibi dirigea ce groupe rebelle, proclamant leur séparation du gouvernement d'Ali et établissant leur propre État. Après cette séparation, des troubles et des batailles éclatèrent entre les armées d'Ali et les Kharijites rebelles.


La bataille se conclut par la victoire des armées d'Ali lors de la bataille de Nahrawan, qui eut lieu à Basra. La plupart des chefs des Kharijites périrent lors de cette bataille, et Ali parvint à disperser les groupes rebelles. Ainsi, après la tentative d'arbitrage d'Ali par le Coran, le groupe des Kharijites se divisa et une grande partie d'entre eux rejeta la décision d'arbitrage, ce qui déclencha des conflits armés entre eux et les armées d'Ali.


Ces deux factions sont totalement différentes. Les Chiites, comme mentionné précédemment, considèrent Imam Ali ibn Abi Talib comme le premier calife légitime après le Prophète Mohamed. Ils croient que l'imamat est hérité de manière infaillible par la lignée. En revanche, les Kharijites rejettent le concept d'imamat hérité et croient que le califat doit revenir à celui qui est le plus juste, bien qu'ils considèrent Ali comme l'un des califes vertueux, ils ne le voient pas comme un imam infaillible désigné, mais ils se sont séparés d'Ali ibn Abi Talib en raison de leur désaccord avec ses décisions.


Cela illustre un aspect majeur des divergences entre les musulmans à cette époque.


Dans le prochain numéro de ce magazine, nous aborderons les sectes Mutazilites et les gens de la Sunna.



*Article paru dans le n°19 de notre magazine Iqra.



 

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