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Regard fraternel (n°2) - La fraternité humaine



Le 4 février 2019, le pape François et Ahmad Al-Tayyeb, grand imam d’Al-Azhar, signaient ensemble le « Document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune ». De cette date est née la Journée internationale de la fraternité humaine, qui s’inscrit dans la Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle, toutes les deux décrétées par les Nations unies.


Cinq ans après cette déclaration commune, la fraternité demeure une notion fragile. Elle est pourtant une nécessité et un espoir, que l’islam fait siens.


L’islam est une religion d’éveil sur le monde, de dialogue sage et argumenté avec son prochain, de respect et d’amour de toute la création. Il est né dans un monde qui commençait à se détourner des clivages et des conflits tribaux. Il parle à chaque homme et à chaque femme sans distinction. Il reconnaît la diversité des êtres humains et de la création. Mieux, il les exhorte de se rencontrer.


C’est là l’un des fondements de l’universalité et de l’intemporalité de son message. Si l’islam s’inscrit dans la lignée abrahamique, s’il admet les précédentes Écritures, s’il fait siens tous les prophètes et les tient à égalité, l’interprétation de son appel à suivre la nouvelle révélation coranique et à unir les croyants doit néanmoins être ouverte à notre contexte actuel, sans quoi l’idée de la fraternité se bornera aux frontières des diverses communautés religieuses.


La recherche d’une fraternité entre les croyants de religions différentes doit désormais se nouer, solidement, autour des valeurs spirituelles, éthiques et humanistes qu’elles ont en partage. Les sociétés en ont besoin, nos religions aussi. La fraternité des croyants, c’est aussi retourner à cet essentiel : la foi en Dieu.


Une même foi qui, selon cette belle formule du Document dont nous parlons, « amène le croyant à voir dans l’autre un frère à soutenir et à aimer ». La fraternité des croyants est toutefois insuffisante. Il nous faut considérer chaque homme comme une créature de Dieu, issue d’une même genèse, et qu’à ce titre, la fraternité universelle ressort de Sa volonté ou, pour reprendre encore les mots du Document, de « la grâce divine qui rend frères tous les êtres humains ».


Ainsi, référons-nous à la croyance musulmane, riche en perspectives, selon laquelle l’humanité a reçu les éléments de la création divine en « dépôt ». Elle traduit notre devoir de veiller à l’équilibre du monde, à y chercher, collectivement, notre place harmonieuse, autrement dit, à humaniser l’autre quel que soient ses différences.



 

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