Dalil Boubakeur (de 1992 à 2020)
Recteur de la Grande Mosquée de Paris de 1992 à 2020.
Dalil Boubakeur naît le 2 novembre 1940 à Philippeville (aujourd’hui Skikda), en Algérie. Il est issu d’une famille de notables algériens cultivés. La famille Boubakeur appartient à la tribu mystique et guerrière des Ouled Sidi Cheikh du Sud Algérien, Il est le fils de Zoubida Kiouane et de Si Hamza Boubakeur, agrégé de langue arabe, spécialiste de l’ethnosociologie des régions sahariennes, professeur au lycée Bugeaud et à la Faculté d’Alger, Recteur de la Grande Mosquée de Paris de 1957 à 1982, et député français du département des Oasis de 1958 à 1962.
Dalil Boubakeur passe son enfance en Algérie. Au lycée Bugeaud d’Alger, il se passionne pour la culture française, sa littérature, et le latin, avant de rejoindre la France métropolitaine avec sa famille en 1957.
D’abord élève au lycée Louis-le-Grand, Dalil Boubakeur poursuit ses études à l’Université de Paris, obtient son doctorat grâce à une thèse dirigée par le Professeur Pierre Aboulker et devient médecin attaché à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il est par la suite chargé d’enseignement aux facultés de Paris-Créteil, du Kremlin-Bicêtre et de la Pitié-Salpêtrière, et se spécialise dans la relation médecin/patient et dans la formation médicale continue. Depuis 1972, il est membre du Conseil de l’Ordre des médecins de Paris, dont il fut le Vice Président. Aussi diplômé en arts et lettres de la prestigieuse Université Al-Azhar en Égypte, Docteur honoris causa de l’Université Zitouna (Tunisie) et de l’Université Islamique d’Oran (Algérie), il parle couramment le français, l’arabe et l’allemand.
En 1985, Dr Dalil Boubakeur est élu président de la Société des Habous – une association habilitée, depuis 1917, à la gestion de la Mosquée de Paris (il en sera un temps, de 1987 à 1992, le vice-président).
Il est nommé Recteur de l’Institut musulman de la Grande Mosquée de Paris en 1992, à la suite des deux recteurs ayant succédé à son père entre 1982 et 1992 (Abbas Ben Cheikh et Tedjini Haddam).
Dès son arrivée à la tête de la Grande Mosquée de Paris, il travaille à l’indépendance et à l’organisation du culte musulman en France. Il fait le constat de la période laborieuse de l’adaptation du culte dans le pays. Ce retard organisationnel est à la mesure des situations d’échecs familiaux, scolaires et professionnels des populations musulmanes en France. Les besoins sont grands, et la Grande Mosquée de Paris apporte son assistance à la construction de lieux de culte décents et de carrés musulmans dans les cimetières. Le personnel religieux manque et, dès 1993, Dr Dalil Boubakeur fonde l’Institut Al-Ghazali destiné à la formation supérieure des imams et des aumôniers musulmans. En 1995, il dirige la Charte du Culte Musulman (Éditions du Rocher). Après une étude sur les obligations et les interdits alimentaires dans l’islam, et dans le souci de trouver des moyens de subsistance pour le culte, il se voit dévolu, par le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, en 1994, de la responsabilité des sacrificateurs rituels et de la création de la certification halal.
Dr Dalil Boubakeur fait de la recherche du vivre-ensemble sa mission première, et ne cessera d’en proposer des chemins concrets. Au début des années 2000, il explique sa vision de l’islam en France dans plusieurs ouvrages (Les Défis de l’Islam, Flammarion, 2002 ; Non, l’Islam n’est pas une politique, Desclée de Brouwer, 2003 ; Ces ouvrages défendent une religion d’ouverture, de tolérance et du juste-milieu, contre les dangers de sa politisation.
Dr Dalil Boubakeur est invité à travers le monde pour exposer cette réflexion appliquée à de nombreux sujets éthiques, historiques, culturels et théologiques, et convie à son tour les savants à venir partager leurs découvertes à la Grande Mosquée de Paris.
Le 14 février 2002, l’Université d’Ulster lui décerne le grade de Doctor of Laws en l’honneur de sa lutte pour la tolérance et la réconciliation entre les religions. En compagnie de la Communauté de Sant’Egidio, il se rend également à Rome pour rencontrer le Pape Jean-Paul II, avec lequel il aura l’occasion de s’entretenir à plusieurs reprises. Dans un même but de rapprocher les fidèles de tous les cultes et de montrer les spiritualités et les valeurs profondes qu’ils ont en partage, Dr Dalil Boubakeur œuvre notamment au sein de la Fraternité d’Abraham, Un dialogue Interreligieux qu’il préside au Luxembourg. Il reçoit de multiples prix pour son engagement pour la paix entre les religions (Prix de la Fondation du World Summit de Monaco, Prix de la Paix de la Fondation Tonalestate).
En avril 2003, Dr Dalil Boubakeur devient le premier Président du Conseil Français du Culte Musulman. Il le sera à trois reprises (de 2003 à 2008, de 2013 à 2015 et par intérim de juin 2019 à janvier 2020).
Le 16 mars 2005, sous l’égide du CFCM et de Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, Dr Dalil Boubakeur crée l’Aumônerie militaire du culte musulman. Perpétuant la responsabilité de la Mosquée de Paris pour la reconnaissance de la contribution des musulmans à l’histoire militaire de la République française, il propose la construction du Mémorial aux combattants musulmans de la Première Guerre mondiale sur les pentes de Douaumont, haut-lieu de la Bataille de Verdun. Le monument est inauguré en juin 2006 par le Président Jacques Chirac.
De 2008 à 2012, Dr Dalil Boubakeur préside la Fondation des œuvres pour l’Islam de France (FOIF), consacrée au financement de projets éducatifs et culturels. Il est également membre de l’Académie des sciences d’Outre-Mer, de la Commission Consultative des Droits de l’Homme auprès du Premier ministre, du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence et membre d’honneur de l’Observatoire du patrimoine religieux – une association multiconfessionnelle pour la préservation et le rayonnement du patrimoine culturel français.
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