Ph : Gauthier Fabri - Nuptial Pictures
Elle était franco-belge, née Madeleine Cinquin le 16 novembre 1908 à Bruxelles (Belgique) et décédé le 20 octobre 2008 à Callian (Var, France), elle était une religieuse catholique franco-belge qui s’est dévouée pour améliorer les conditions de vie des personnes défavorisées en Égypte, principalement dans les bidonvilles du Caire. Son action humanitaire exceptionnelle a laissé un impact durable, soulageant les souffrances des plus démunis et apportant un espoir précieux aux oubliés de la société. Sa compassion et son engagement envers les déshérités demeurent un exemple inspirant de dévouement de solidarité.
Chemin de vie et héritage inspirant de Sœur Emmanuelle
À moins de 6 ans et après le décès de son père, elle sait déjà la fragilité d’un enfant blessé et découvre la religion comme une source d'amour et de joie. En 1931, après son retour de Londres, elle prononce ses vœux, révélant sa vocation à la congrégation de Notre-Dame-deSion, malgré les doutes de sa mère. Les études à Istanbul à partir de 1933 marquent un tournant, exposant Sœur Emmanuelle à des perspectives religieuses variées.
La mort de Mère Elvira en 1938 est un choc comparable à la perte de son père. Enseignant aux pauvres en Égypte, sa vocation se forge, marquée par des défis et une immersion dans le tiers-monde. En 1971, malgré la possibilité de prendre sa retraite, Sœur Emmanuelle choisit de rester engagée, découvrant le bidonville d'Embaba et Mokattam en Égypte, où vivent les chiffonniers.
Ce quartier du Caire, autrefois une décharge à ciel ouvert, deviendra peu à peu un quartier doté d’immeubles, de rues et d’écoles.
Son engagement persiste jusqu'en 1993, date à laquelle elle retourne en France et inaugure un centre d'accueil pour jeunes femmes avec enfants à Bobigny. Les rencontres significatives, notamment celle avec Sœur Sarah en 1977, et les voyages pour collecter des fonds en Europe en 1980, marquent sa vie. De retour en France, elle est frappée par la morosité ambiante, et cherche à comprendre ce monde désuni. Sa conviction demeure : le manque de relations entre les êtres et l'oubli de la fraternité constituent le plus grand mal de notre époque. Sœur Emmanuelle a laissé derrière elle un chemin de vie empreint d’inspiration, dévoué à la compassion et à l’aide des autres. Son héritage est celui d’une âme généreuse, dédiée à l’amour du prochain et au service de la communauté. Sa vie est un exemple lumineux de bienveillance, rappelant à chacun l’importance de la gentillesse et de la solidarité. Que sa mémoire continue à illuminer nos cœurs et à guider nos actions vers un monde empreint de compassion et de paix.
Son cheminement vers les autres religions
Dans ses mémoires intitulées Confessions d'une religieuse (Flammarion) Sœur Emmanuelle partage une réflexion profonde: « Musulmans, athées et juifs ont nourri ma foi chrétienne », déclarant ainsi que sa compréhension de Dieu a été enrichie par des croyances diverses. Elle insiste sur le fait que la valeur d'une personne ne dépend pas de sa religion, mais plutôt de l'amour qui nous pousse à considérer l'autre comme un frère ou une sœur.
Cette perspective témoigne de son ouverture d'esprit et de son engagement envers l'idée que l'amour transcende les barrières religieuses.
Il est fascinant de constater comment Sœur Emmanuelle a été marqué par la rencontre avec d’autres religions. Son observation sur l’Égypte, en particulier sur le sens de l’éternel qu’elle a perçu, illustre la richesse de ses expériences interreligieuses.
Ses paroles soulignent la clarté apportée par l’islam sur la transcendance de Dieu et montrent son ouverture à la compréhension et à l’appréciation des différentes spiritualités. Dans un autre livre, intitulé Le Paradis c’est les autres (Flammarion), Sœur Emmanuelle écrit : « je remarque que la vie passe, le fleuve coule. Si je n’avais pas Dieu qui me commande l’amour, il ne resterait rien, juste un peu d’eau salée ». Dans ce passage, elle exprime sa perception de la vie comme un flux continu, symbolisé par un fleuve qui s’écoule. Elle souligne que, pour elle, la présence de Dieu et le commandement d’aimer sont essentiels. Sans cette orientation spirituelle, elle souligne que la vie serait dépourvue de significations profondes, se réduisant à quelques chose de futile, représenté ici métaphoriquement par « juste un peu d’eau salée ». Nous touchons-là au rôle central de la foi et de l’amour dans sa vision de la vie.
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