Communiqué - La Grande Mosquée de Paris condamne les propos tenus hier sur BFM TV
- Guillaume Sauloup
- 16 sept.
- 2 min de lecture
La Grande Mosquée de Paris condamne avec la plus grande fermeté les propos tenus hier sur BFM, où la langue arabe a été qualifiée de « langue musulmane » et même « islamiste ».
Ces paroles sont d’une gravité extrême. Elles réduisent, devant des millions de téléspectateurs, tout un univers culturel et linguistique à une menace supposée. Ce type d’amalgame installe dans l’opinion l’idée fausse et dangereuse que ce qui touche à l’islam relèverait d’un problème sécuritaire. C’est ainsi que la musulmanophobie se banalise, et qu’elle finit par frapper indistinctement les Français de confession musulmane, y compris les non-pratiquants.
Notre enquête Ifop le montre clairement : 66 % des Français de confession musulmane déclarent avoir subi un comportement raciste au cours des cinq dernières années, contre 20 % pour l’ensemble de la population. Ce fossé, documenté par des chiffres irréfutables, révèle une réalité inacceptable : ces citoyens subissent trois fois plus de discriminations que leurs compatriotes d’autres confessions.
Dans un contexte de forte hausse des actes antimusulmans, entendre de tels propos sur une chaîne nationale en prime time est un signal catastrophique. Les médias, au lieu d’éclairer, deviennent alors vecteurs de haine et de stigmatisation. C’est une faute professionnelle et morale.
La Grande Mosquée de Paris saisit l’Arcom pour que cette dérive ne reste pas sans conséquence. La liberté d’expression protège le droit de critiquer une religion, mais jamais celui de cibler, d’humilier ou de discriminer des personnes pour leur foi. Cette ligne rouge a été franchie, une fois de plus, au mépris de la dignité de millions de citoyens français.
La lutte contre la musulmanophobie n’est ni une revendication communautaire, ni un débat partisan : elle est un devoir républicain. Et la République a le devoir de protéger tous ses enfants, Français de confession musulmane, y compris les non-pratiquants, contre la stigmatisation médiatique et politique qui les vise.
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