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Sabil al-Iman (n°89) - Lumière de 1926, espérance pour aujourd’hui

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Par Cheikh Khaled Larbi


Au cœur des jours qui passent et des nuits qui veillent,

La foi trace des sentiers que seule l’âme recueille.

Entre l’histoire et la vie, une lumière s’éveille…

Et l’homme avance, humble, guidé par les signes du Ciel.

 

Quand l’histoire éclaire la foi : 1926, une leçon de dignité

 

Marcher sur le chemin de l’Imân, c’est parfois revenir vers les pages anciennes pour mieux comprendre le présent.


En 1926, au lendemain d’une guerre qui avait brisé des millions de vies, la France reconnaissait officiellement le sacrifice de ses soldats musulmans. La construction de la Mosquée de Paris n’était pas seulement un geste architectural, ni même uniquement un geste politique : c’était un acte moral, presque une reconnaissance spirituelle envers ceux qui étaient tombés loin de leurs familles, en prononçant les paroles du tawhid sur les champs de bataille.


Ce geste est né d’une réalité simple : la fidélité n’a pas de religion, et la gratitude n’a pas d’ennemis.

Si Kaddour Benghabrit, premier recteur, avançait avec un mot d’ordre clair : honorer les morts, protéger les vivants, et offrir à la France un lieu de paix pour ses enfants musulmans.


Cette époque nous rappelle que la foi s’inscrit souvent silencieusement dans l’histoire.


Elle n’impose pas, elle propose.


Elle n’écrase pas, elle élève.


Elle n’humilie pas, elle guérit.

 

Ce que ces années ont transmis, c’est une vérité intemporelle : lorsque l’homme agit avec justice, Dieu ouvre les chemins de la miséricorde.

 

Aujourd’hui : une foi discrète, une présence fidèle

 

Un siècle après, le décor a changé mais l’essentiel demeure.


Les musulmans de France vivent leur foi sans bruit. Ils travaillent, construisent, soignent, enseignent, servent. Ils prient à l’aube avant d’aller prendre leur service, ils rompent leur jeûne dans le métro, ils sourient malgré les incompréhensions, ils éduquent leurs enfants à la bonté, à la pudeur, au respect. Cette présence quotidienne est une forme de spiritualité silencieuse. Elle rappelle que l’Imân n’est pas seulement dans les mots, mais dans les gestes du matin : le salut donné au voisin, la patience dans l’épreuve, le pardon offert à celui qui blesse, l’aumône glissée discrètement dans la main d’un pauvre.


Entre 1926 et aujourd’hui, un fil invisible relie les générations : le désir de vivre la foi avec dignité, loyauté, et paix.


Dans les débats modernes, souvent bruyants, parfois agressifs, la réponse la plus forte reste la même qu’autrefois : être un témoin du bien.


Rester droit lorsque le vent souffle. Rester doux lorsque la parole blesse. Et rappeler, par sa présence et sa conduite, que « Dieu est avec ceux qui font le bien » (Coran 29 :69).

 

Sur le chemin : foi, espérance et lumière

 

Sabil al-Imân est un chemin exigeant mais lumineux.


Il enseigne que la foi ne se mesure pas à la facilité des jours, mais à la manière d’avancer dans les doutes. Il rappelle que la paix intérieure n’est pas un miracle soudain, mais un travail patient, un retour permanent vers Dieu, une purification discrète du cœur.


Ce chemin demande trois choses :


1. De la lucidité


Ne pas nier les difficultés, les incompréhensions ou les injustices. Voir la réalité telle qu’elle est, sans naïveté.


2. De la douceur


Répondre avec calme, même quand le monde s’enflamme. Le Prophète ﷺ disait : « La douceur n’est jamais présente dans une chose sans l’embellir. »


3. De la confiance


Croire que, comme hier, Dieu ouvre des portes dans les murs les plus denses. Croire que, comme en 1926, les temps de malaise peuvent devenir les temps de lumière. Croire que chaque acte de bien, même caché, écrit une page que les générations suivantes liront. Ce chemin n’est pas celui de la perfection, mais celui de l’effort sincère, de la présence à Dieu, et de la fidélité à ses valeurs dans une société plurielle.

 

Sur les routes de l’Imân où vacille l’étincelle,

L’homme avance, fragile, mais l’espérance est fidèle.

Entre hier et demain, une lumière se révèle…

Et celui qui marche vers Dieu trouve Sa paix éternelle.



*Article paru dans le n°89 de notre magazine Iqra.



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Sabil al-Iman (n°76) - Le Prophète ﷺ, école de miséricorde et de foi



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