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Communiqué - Reconnaître la Palestine : un acte de lucidité politique et de fidélité aux principes du droit international


La Grande Mosquée de Paris prend acte avec gravité et sérénité de la déclaration du président de la République annonçant la reconnaissance prochaine par la France de l’État de Palestine. Cette décision, mûrie dans un contexte international d’une extrême tension, s’inscrit dans une tradition diplomatique française soucieuse de justice, d’équilibre et de paix durable au Proche-Orient.

 

En posant ce jalon, la France affirme que la coexistence de deux peuples, chacun souverain et reconnu dans ses droits, demeure la seule voie raisonnable vers une sortie de crise. Elle rappelle, par ce geste, que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes n’est pas un privilège, mais un fondement du droit international, ce même droit auquel notre pays a toujours prétendu être fidèle, même dans les circonstances les plus complexes.

 

À l’heure où des drames se déroulent à huis clos dans la bande de Gaza, où le désespoir ronge les corps autant que les esprits, et où toute voix de modération semble engloutie dans le fracas des armes, cette reconnaissance représente bien davantage qu’un symbole. Elle engage une responsabilité : celle d’œuvrer, dans la dignité, à une paix fondée sur la reconnaissance mutuelle, la sécurité de tous et le refus des amalgames.

 

Les institutions religieuses que nous sommes, attentives au sort des innocents et à la souffrance des peuples, ne s’immiscent pas dans les jeux d’équilibre géostratégiques. Mais elles savent reconnaître, lorsqu’elles en sont témoins, un geste d’apaisement, un signal envoyé aux consciences, un sursaut attendu.

 

Ce moment exige de chacun mesure et constance. Ce n’est pas une heure pour les accusations mais pour la construction. La France, en choisissant de reconnaître un État que tant d’autres ont déjà accueilli dans la communauté internationale, agit avec discernement, dans le respect de son héritage diplomatique et de sa vocation humaniste.


La Grande Mosquée de Paris exprime l’espoir que cette décision ouvre la voie à des initiatives concrètes et concertées : pour la fin des violences, pour la libération de toutes les personnes injustement détenues, et pour l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire vers celles et ceux qui en sont aujourd’hui cruellement privés.

 

Dans ce geste, nous voyons une fidélité aux valeurs universelles, à l’esprit du dialogue et à la recherche patiente d’une paix véritable. À ce titre, il mérite d’être salué.

 

 

Chems-eddine HAFIZ

Recteur de la Grande Mosquée de Paris



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