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Le Hadith de la semaine (n°89) - L’optimisme et l’espérance du bien : entre l’année écoulée et la nouvelle année

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Par Cheikh Younes Larbi

D’après Anas ibn Malik, qu’Allah l’agrée, le Prophète ﷺ a dit :


« Il n’y a ni contagion ni augure défavorable, et ce que j’aime, c’est le bon présage : la parole bienveillante »

rapporté par El-Boukhârî, Mouslim et d’autres


À l’approche de la fin de l’année 2025 et de l’entrée dans l’année 2026, ce hadith nous invite à regarder le passé avec satisfaction et à envisager l’avenir avec optimisme. Il nous incite à commencer la nouvelle année sur une page blanche que nous remplirons de bonnes intentions et d’actions vertueuses. Le Très-Haut nous exhorte également à entretenir de bonnes pensées à Son égard et à placer en Lui notre confiance en toute circonstance, comme Il a dit : « Et placez votre confiance en Allah si vous êtes croyants » (El-Ma’ida : 23).


Ainsi, ce hadith nous engage à envisager l’année nouvelle en nous appuyant sur Allah, en espérant Sa grâce et Ses bénédictions.


La fin de l’année constitue une opportunité d’examiner le bilan de nos actions passées, d’accepter avec satisfaction les bonnes œuvres que nous avons accomplies, si modestes soient-elles, et de remercier Allah pour les capacités et les occasions qu’Il nous a accordées. Elle est aussi un moment privilégié pour tirer les leçons de nos erreurs et manquements afin de rectifier nos trajectoires pour l’année à venir. Comme l’a dit ‘Omar ibn el-Khattâb, qu’Allah l’agrée : « Faites votre propre examen avant d’être appelés à rendre des comptes, et pesez vos actes avant qu’ils ne soient pesés, car il vous sera plus aisé demain de rendre des comptes si vous vous jugez vous-mêmes aujourd’hui… »


C’est dans cette perspective que s’inscrit également la notion de bon augure (ou bon présage), en tant que moteur psychologique et spirituel orienté vers l’avenir. Le musulman qui nourrit une confiance sincère en Dieu, et qui accueille la nouvelle année avec une parole bienveillante et des intentions pures, pose ainsi des fondements solides pour la réussite de ses actions et de ses comportements, tant sur le plan personnel que social.


Le bon présage se traduit également par un comportement concret dans la vie quotidienne : traiter les gens avec bienveillance, courtoisie et confiance, et saisir les opportunités de manière positive. Comme il est dit : « Espère le bien et tu le trouveras », en harmonie avec l’enseignement prophétique. Accueillir la nouvelle année avec optimisme permet au croyant de regarder la vie avec espérance, de tirer des leçons de chaque expérience passée et de consacrer les nouveaux départs à des œuvres vertueuses pour lui-même et pour la société, dans le bien et la bénédiction.


Le Hadith montre que le pessimisme et les augures défavorables n’ont pas leur place dans la vie du croyant. La superstition et le découragement entravent l’action et sèment l’angoisse, tandis que le bon présage nourrit l’ambition, encourage l’initiative et le bien, et renforce la confiance en soi ainsi que la stabilité des relations humaines. Avec l’entrée de l’année 2026, il est donc essentiel que le musulman s’approprie cet état d’esprit, s’appuyant sur Allah dans toute action et aspirant au meilleur, tant dans sa vie spirituelle que pratique, en renouvelant ses intentions à chaque commencement.


Les prophètes, paix sur eux, sont des modèles de cet optimisme : Abraham (Ibrâhîm) invoque Allah pour un enfant malgré son âge avancé et celui de son épouse ; Zacharie (Zakariya), bien que vieux et dont l’épouse est stérile, demande à Allah un héritier : « … accorde-moi de Ta part un héritier » ; Moïse (Moûsâ) face au danger de Pharaon déclare avec confiance : « Non ! Mon Seigneur est avec moi, Il me guidera » ; Jacob (Ya‘qoûb), malgré la perte successive de ses fils, dit : « Peut-être Allah me les ramènera tous », et encourage ses enfants : « Allez, et explorez Yusuf et son frère, et ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah » ; Noé (Nuh), patient près d’un millénaire, persiste dans ses invocations ; Salomon (Souleyman) demande un royaume inégalé et Allah le lui accorde ; Job (Ayyûb), dans la maladie, invoque Allah qui le guérit ; Jonas (Younus), dans le ventre du poisson et les ténèbres de la mer, implore Allah qui le sauve : « (Est-ce) Celui qui répond à l’imploration du désespéré lorsqu’il L’invoque, et qui retire le mal, et qui vous fera succéder sur la terre ? N’y a-t-il point de divinité en dehors d’Allah ? »


Comment ne pas espérer le bien après ces exemples, surtout que notre Prophète ﷺ est le maître des optimistes ? Il inculquait l’espoir même dans les situations les plus difficiles, faisant preuve d’optimisme dans tous les aspects de sa vie : voyages, décisions, combats et paix. Dans la migration, encerclé par les polythéistes dans la grotte, il rassure Aboû Bakr : « Ne t’attriste pas, Allah est avec nous », et dit : « Que penses-tu de deux personnes, Allah est leur troisième ? » Lorsqu’il est offensé par Thaqîf, il déclare : « Peut-être qu’Allah fera naître de leur descendance quelqu’un qui L’adorera sans associer quoi que ce soit à Lui ». Même dans la maladie, il encourage : « Ne maudissez pas la fièvre ; elle efface les péchés des enfants d’Adam comme le feu purifie le fer » et visite les malades en disant : « N’ayez crainte, ce n’est qu’une purification, si Allah veut », inspirant ainsi espoir et confiance en la guérison et en la longévité.


Ainsi, le Hadith d’aujourd’hui fait partie d’un ensemble de recommandations prophétiques servant de guide pratique et spirituel en cette période de l’année. Il nous enseigne à tirer profit du passé, corriger nos erreurs, envisager l’avenir avec optimisme, et manifester de bonnes paroles et des actions vertueuses. Le croyant qui applique ces principes commence la nouvelle année avec un cœur apaisé, un esprit équilibré et des actions continues, tirant profit des bénédictions passées, préparé aux défis à venir et espérant le bien, incarnant ainsi la morale prophétique dans sa vie quotidienne et suivant l’exemple des pieux prédécesseurs dans l’optimisme et l’abandon de la superstition.



*Article à paraître dans le n°92 de notre magazine Iqra.




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