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Le Coran m’a appris (n°3) - À écouter dans le vacarme

Dernière mise à jour : 23 mai



Dans le tumulte où tout s’éteint,

Où l’homme oublie ce qui le rejoint,

Le Coran m’appelle, un souffle divin,

À écouter, à voir, à tendre la main.

Sous l’épais voile de l’oubli,

Il éclaire l’âme, chasse l’ennui,

Chaque mot, chaque vers, un chemin,

Vers la paix, l’amour, et le destin.


Dans le vacarme du monde moderne, où l’information déferle sans fin et où chaque événement semble se nourrir d’urgence et de bruit, il existe un livre ancien qui m’a appris à ralentir, à écouter, à réfléchir. Ce livre, c’est le Coran. Dans un monde saturé de bruit, le Coran m’a appris à entendre la voix du silence, c’est Lui qui éclaire l’âme, répare les blessures et fait naître l’espoir. Ce n’est pas seulement un texte sacré, c’est une source de lumière, un guide pour vivre dans un monde qui oublie trop souvent ce qu’il a de plus profond, de plus humain.


Le Coran, comme contre bruit du monde


Le silence comme acte de résistance


La première révélation, « Iqra » « lis » n’est pas simplement une invitation à lire un texte, mais à écouter un monde autrement. Le Coran ne m’a pas seulement appris à lire les mots, mais à lire la réalité, à lire l’invisible. À l’époque du Prophète Mohamed (SWS), dans la caverne du Hira, le silence était primordial pour recevoir la parole divine. Ce silence n’était pas une absence de bruit, mais une ouverture spirituelle, une écoute active. Il fallait d’abord se défaire de l’agitation, du chaos, pour saisir la lumière de la révélation.


Aujourd’hui, nous vivons dans un monde saturé de bruits : les médias, les débats politiques, les réseaux sociaux… Tout semble se vouloir immédiat, tapageur, bruyant. Cependant, en pleine agitation, le Coran m’enseigne l’importance du silence, non comme une fuite, mais comme une manière d’être pleinement présent. Le silence coranique est une résistance aux voix qui effacent l’essentiel, à ces hurlements qui cherchent à occulter la profondeur du monde. C’est dans ce silence que l’écoute véritable devient possible.


L’écoute du cœur au-delà des mots


Le Coran m’a appris à entendre la parole de Dieu au-delà des mots écrits. Il m’a enseigné que la parole divine n’est pas confinée à un simple texte, mais qu’elle habite le monde tout entier. L’appel coranique à l’écoute est une invitation à percevoir la présence divine dans chaque détail de la vie quotidienne, dans les silences du cœur, dans les gestes simples de la journée. À travers cette écoute, je trouve la véritable paix intérieure, celle qui réside dans le cœur et non dans le bruit. Dans cette écoute active, je perçois une lumière qui éclaire mes relations humaines, qui me pousse à prendre soin de l’autre et à lutter contre l’injustice.


Le Coran, mémoire des douleurs, espérance des vivants


Révéler les mémoires oubliées


Le Coran m’a appris à ne pas fuir la douleur. Dans un monde où l’on cherche souvent à masquer les souffrances, à occulter les blessures du passé, il m’invite à les regarder en face. Chaque histoire dans le Coran, qu’il s’agisse de l’histoire de Moïse et Pharaon, de Joseph et ses frères, ou de la migration du Prophète (SWS), est un rappel que la souffrance fait partie de la condition humaine. Mais ces récits ne sont pas là pour nous noyer dans la douleur ; ils sont un appel à transcender la souffrance, à la comprendre et à en sortir renforcés.


Dans le monde moderne, il est facile de se perdre dans un flot d’informations qui efface la mémoire des peuples. Que dire des souffrances vécues par les peuples colonisés, les victimes des guerres, les populations déplacées ? Le Coran m’a appris à entendre ces douleurs, à reconnaître les injustices et à en faire un levier pour l’espérance. Car chaque douleur a une promesse de rédemption, chaque injustice est une opportunité de restaurer la justice divine sur Terre.


Le Coran ne gomme pas les mémoires collectives. Au contraire, il nous invite à nous souvenir, à faire mémoire pour ne pas répéter les erreurs du passé. Cette mémoire vivante ne se limite pas à un passé révolu, mais s’inscrit dans la lutte de chaque jour pour la dignité, l’amour et la justice.


Espérer dans un monde blessé


Le Coran m’a appris que, même dans les moments de désespoir, il existe une lueur d’espérance. Là où le monde semble se briser sous le poids des injustices, là où les conflits semblent inextricables, le Coran propose un souffle d’espérance. Il n’est pas un livre de promesses vaines, mais un guide vers un monde plus juste. Le verset « Ne vous laissez pas abattre, ne vous attristez pas, vous êtes les plus élevés si vous êtes croyants » (Sourate 3, verset 139) m’a appris que la foi n’est pas une fuite, mais une force qui permet de se tenir debout face à l’adversité.


Ce message résonne avec force dans notre époque de crises multiples. En des temps de guerre, de souffrance et de violence, le Coran nous rappelle que l’espérance ne doit jamais s’éteindre. Chaque génération est appelée à faire vivre cette espérance, à apporter sa contribution pour restaurer la dignité humaine.


Le Coran, art de vivre la justice dans l’injustice


La justice comme clé de la foi


Le Coran m’a appris que la foi ne se limite pas à un acte de dévotion personnel, mais qu’elle trouve son expression dans l’engagement social et politique. La justice est au cœur de la foi, car elle est la manifestation de la volonté divine sur Terre. La justice, dans le Coran, n’est pas une notion abstraite, mais un impératif concret. « Ô vous qui croyez ! Soyez stricts dans la justice, témoins pour Allah, même si cela va contre vous-mêmes, contre vos parents ou vos proches. » (Sourate 4, verset 135)


Le Coran m’a appris à ne pas me contenter de simples déclarations de foi, mais à agir pour la justice. Dans une époque où les injustices sont omniprésentes, inégalités économiques, discriminations, violences, il m’a enseigné que ma foi doit se manifester par des actions concrètes, qu’il s’agisse de défendre les opprimés ou de militer pour des changements sociaux.


Une lecture des conflits contemporains à la lumière du Coran


Le monde contemporain est secoué par des conflits où l’humanité semble se déchirer. Ghaza, l’Ukraine, le Soudan… Ces crises ne sont pas seulement des événements géopolitiques, mais des souffrances humaines, des mémoires meurtries. Le Coran m’a appris à lire ces conflits à travers la dignité humaine, à voir derrière chaque victime, chaque enfant, chaque famille, l’appel à la justice. À Ghaza, à travers le prisme du Coran, je vois non seulement un territoire occupé, mais des vies humaines brisées, une dignité piétinée.


Le Coran m’a appris à ne pas m’aveugler devant les complexités politiques, mais à voir, au-delà des jeux de pouvoir, la souffrance des innocents. À travers ces luttes, il m’invite à œuvrer pour un monde où la paix et la justice sont des réalités vivantes.


Le Coran, une transmission du souffle


Une lumière à transmettre


Le Coran m’a appris que, tout comme il m’a été transmis, il est de ma responsabilité de transmettre cette lumière. Ce livre n’est pas un trésor à garder pour soi, mais un feu sacré à partager. Il m’a enseigné que la foi se vit dans l’action et se transmet par l’exemple. Chaque génération porte la responsabilité de réécrire cette histoire, de faire en sorte que la lumière divine éclaire le monde à travers ses actes.


Dans mes relations avec les autres, qu’ils soient croyants ou non, le Coran m’invite à incarner cette lumière. Il ne s’agit pas seulement de prêcher, mais de vivre selon les principes du Coran : la justice, la compassion, le respect de l’humanité. Par mes gestes, mes paroles, mes engagements, je deviens un messager du Coran dans ce monde troublé.


Un guide pour chaque génération


Chaque génération trouve dans le Coran un guide qui lui est propre. Le texte sacré s’adapte aux réalités de chaque époque, tout en restant fidèle à son essence. Aujourd’hui, face aux défis modernes, le Coran continue de nous offrir des clés pour comprendre et répondre aux enjeux de notre monde. De la question de la justice sociale à celle de la lutte contre l’injustice, il offre des réponses intemporelles.


Dans ma quête personnelle, le Coran m’a appris que ma foi doit être vivante, enracinée dans l’action quotidienne. Chaque moment est une opportunité pour mettre en pratique ce que j’ai appris, que ce soit dans ma famille, ma communauté ou la société.


Ainsi, dans la nuit où le monde chancelle,

Le Coran brille comme une étoile belle,

Il m’enseigne la lumière dans la noirceur,

Et fait renaître l’espoir au cœur des peurs.



*Article paru dans le n°65 de notre magazine Iqra.




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