Le Coran m’a appris (n°5) - Sur la justice, la paix et le vivre-ensemble
- Guillaume Sauloup
- 31 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 juin

Ils ont dit : « Ton Livre t’éloigne de la nation ! »
J’ai souri… car mon Livre m’y enseigne l’union.
Ils ont murmuré : « Ton Coran t’interdit la République. »
J’ai pleuré… car ils ne l’ont jamais lu.
Ce Livre ne bâtit pas d’ennemi.
Il éclaire les chemins de la vie.
Il ne fait pas de moi un rebelle à la cité.
Il fait de moi un pilier de sa moralité.
Le Coran, une école de justice
Le Coran est une école. Pas une armée. Il éduque les cœurs avant de conquérir les esprits. Il ne forme pas des insurgés, mais des justes. Allah ﷻ y enseigne sans détour :
إِنَّ اللَّهَ يَأْمُرُ بِالْعَدْلِ وَالْإِحْسَان ِ
Certes, Allah ordonne la justice et l’excellence.
(An-Nahl, 90)
Est-ce une menace pour la République, que d’avoir des citoyens attachés à la justice même quand personne ne les regarde ? Des citoyens qui donnent à l’autre ce qu’ils aimeraient recevoir ?
انصر أخاك ظالمًا أو مظلومًا
Soutiens ton frère, qu’il soit oppresseur ou opprimé.
Et lorsqu’on s’étonna, il expliqua : Le soutenir oppresseur, c’est l’empêcher d’opprimer. Cette éthique est plus exigeante que bien des lois. Elle nous oblige à défendre la vérité, même contre nous-mêmes.
Le Coran et la dignité humaine
Le Coran ne divise pas l’humanité en croyants supérieurs et en autres méprisables. Il commence par nous rappeler notre fraternité originelle :
يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنَّا خَلَقْنَاكُم مِّن ذَكَرٍ وَأُنثَىٰ وَجَعَلْنَاكُمْ شُعُوبًا وَقَبَائِلَ لِتَعَارَفُوا
Ô humanité ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus, pour que vous vous connaissiez…
(Al-Houjourat, 13)
Aucune race, aucune origine, aucune foi ne donne droit à l’arrogance. La seule supériorité est morale. Elle ne se crie pas, elle se vit.
La République parle d’égalité. Le Coran aussi. La République promet la fraternité. Le Coran nous y appelle.
Le Coran, guide de paix dans une République blessée
Le croyant véritable ne menace pas la paix, Il la recherche comme on recherche l’eau dans le désert.
Le Livre d’Allah nous appelle à vivre ensemble avec les gens de paix :
وَإِن جَنَحُوا لِلسَّلْمِ فَاجْنَحْ لَهَا
Et s’ils inclinent vers la paix, incline-toi aussi.
(El-Anfal, 61)
Le Coran n’impose pas. Il propose. Il invite.
Il respecte les consciences :
لَا إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ
Nulle contrainte en religion. (Al-Baqara, 256)
Il ne dresse pas les cœurs contre la République. Il les éduque pour qu’ils soient loyaux sans se vendre. Critiques sans se rebeller. Engagés sans se radicaliser.
Un musulman éduqué par le Coran est une chance pour son pays
Celui qui a été formé par la Parole divine ne trahit pas la terre où il vit. Il l’élève. Il la purifie. Il y plante des graines de justice.
المسلم من سلم الناس من لسانه ويده
Le musulman est celui dont les gens sont à l’abri de sa langue et de sa main.
Qu’est-ce qu’un meilleur citoyen que cela ? Un homme ou une femme qui se retient d’insulter, de voler, de nuire ? Un esprit qui voit dans la République un terrain de bien, Et non une arène de revanche ?
Je ne m’excuse pas… Je construis
Je ne m’excuse pas d’être croyant. Je ne m’excuse pas d’être musulman. Je ne m’excuse pas d’aimer ce pays… Et de le vouloir meilleur grâce à ce que je crois.
On me demande de prouver ma fidélité à la République. Mais moi, j’aimerais qu’on m’écoute quand j’explique ce que ma foi m’enseigne de républicain.
Le Coran ne me met pas hors de la République. Il m’y introduit par la porte de la justice, Il m’y établit par l’amour du bien commun, Et il m’y ancre par le devoir envers autrui.
Le Coran m’a appris à aimer la justice,
La République m’a promis l’égalité.
Si l’une m’élève et l’autre m’accepte,
Pourquoi faudrait-il choisir entre foi et cité ?
Je suis de ceux qui prient… mais aussi de ceux qui paient l’impôt.
De ceux qui jeûnent… mais aussi de ceux qui votent.
De ceux qui aiment Allah… et qui aiment la paix.
Et je dis à ceux qui ont peur de moi :
Ce n’est pas mon Livre qui vous menace,
C’est votre ignorance de sa lumière.
*Article paru dans le n°67 de notre magazine Iqra.
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