Le Coran m’a appris (n°9) - Que le temps se mérite
- Guillaume Sauloup
- 2 juil.
- 3 min de lecture

Le Coran n’est pas un livre de pages, mais un souffle de temps. Chaque verset descend dans l’instant pour réveiller les vivants. Le temps n’est pas une horloge, mais une responsabilité. Dans l’ère du sang versé, du déni organisé et du monde fragmenté. Le Coran reste un repère, un phare dans les tempêtes de l’oubli.
Le Coran sanctifie le temps
Dans la sourate El-ʿAṣr (103), Allah jure par le Temps : « Par le Temps ! L’homme est certes en perdition, sauf ceux qui croient, accomplissent de bonnes œuvres, s’enjoignent mutuellement la vérité et s’enjoignent mutuellement la patience. » Ibn Kathir explique que ce serment révèle la valeur immense du temps dans la foi musulmane. Le temps est un capital qu’on dépense, qu’on gaspille, ou qu’on fructifie. Pour le croyant, chaque instant est un terrain de foi et d’action. Mais aujourd’hui, le monde va trop vite, sans direction. Les enfants meurent à Ghaza, les hôpitaux sont bombardés, les menaces planent entre Israël et l’Iran. Et nous ? Que faisons-nous de notre temps ?
Ghaza et les montres arrêtées
Les montres à Ghaza n’indiquent plus l’heure, mais l’heure de la dernière frappe. Les alarmes ne réveillent plus, elles préviennent d’un missile. Le temps est devenu un luxe, réservé à ceux qui vivent loin des frontières.Le Coran nous apprend que le temps est don, mais aussi épreuve : « Il vous a créés pour que vous agissiez selon le meilleur comportement. » (Sourate El-Mulk, 67 :2). Alors, comment pouvons-nous ignorer la souffrance du monde tout en prétendant vivre avec le Coran ?
Le temps et la Résurrection des consciences
Le Prophète ﷺ a dit : « Il viendra un temps où celui qui s’accroche à sa religion sera comme celui qui tient une braise. » (Tirmidhi). Ce temps, c’est maintenant.
C’est le temps de la résistance douce, de la dignité, de la constance. Face aux puissances nucléaires, aux injustices d’État, aux mensonges médiatiques, le croyant n’a que sa foi, sa patience, et son Coran. Et cela suffit.
La foi comme gestion du temps
Dans une société de performance et de vitesse, le musulman apprend la maîtrise du temps : prière à l’heure, jeûne à l’aube et au coucher, zakat annuelle, Hajj en temps fixé. Tout dans l’islam éduque au respect du temps. Celui qui respecte le temps, respecte Allah. Mais celui qui laisse son temps fuir sans foi ni conscience devient, selon le Coran, « en perdition ».
Témoignage intérieur : Mouhasaba et réveil
Le Prophète ﷺ pratiquait chaque soir la Mouhasaba : le bilan de sa journée. Il nous a appris à dire : « Ô Allah, fais que ma vie soit meilleure que mon passé, et mon avenir meilleur que mon présent. » Aujourd’hui, en écoutant les nouvelles de Ghaza, d’Iran, de Cisjordanie ou d’ailleurs, je sens que mon temps doit servir à plus que moi. Il doit porter la mémoire de ceux qui n’ont plus de voix. Il doit être un acte de foi.
Le Coran m’a appris que le temps est vivant. Il m’a appris que chaque seconde est une chance, une épreuve, une offrande. Il m’a appris que fermer les yeux, c’est déjà mourir. Alors je veux vivre pour les miens, pour les opprimés, pour les absents. Je veux que mon temps soit du Coran en acte. Et toi, lecteur, que fais-tu de ton temps ? Te rapproches-tu d’Allah ou t’éloignes-tu doucement ? Le sablier n’attend personne. Mais la miséricorde de Dieu est toujours à l’heure.
*Article paru dans le n°71 de notre magazine Iqra.
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