À la croisée des valeurs républicaines et des principes spirituels universels, la Grande Mosquée de Paris, guidée par Chems-eddine Hafiz, s’affirme comme un pilier du dialogue interreligieux. En réponse aux appels de la République et des enjeux globaux, elle s’ouvre aux initiatives internationales pour promouvoir la paix, le vivre-ensemble et la fraternité, tout en participant activement aux grands débats sociétaux et événements dédiés à l’harmonie entre les cultures.
Depuis sa nomination à la tête de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz a adopté une stratégie basée sur le dialogue, le rapprochement des idées et le dépassement des différences. Il est présent dans les grandes rencontres nationales et internationales, plaidant avec conviction pour le vivre-ensemble et la résolution des divergences. Persuadé que la religion, quelle qu’elle soit, ne s’oppose ni aux principes de la République ni à la laïcité, pilier fondamental du modèle français, il œuvre à faire rayonner ces valeurs.
Récemment, en septembre dernier, il a répondu à l’invitation de Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, avec qui il entretient des relations empreintes d’estime mutuelle et de consensus. À cette occasion, il a participé à la 38e édition de la Rencontre internationale pour la paix, organisée par la communauté de Sant’Egidio, qui s’est tenue pour la première fois à Paris, du 22 au 24 septembre 2024, autour du thème « Imaginer la paix ».
Dans son message lu par son représentant, Guillaume Sauloup, il a souligné : « Nous ne pouvons habiter ce monde sans la recherche du dialogue et de la fraternité entre chrétiens et musulmans, et entre toutes les communautés religieuses. » Il a également mis en avant les nombreuses « histoires de coopération réussie entre chrétiens et musulmans », appelant à les valoriser pour inspirer d’autres initiatives, et exprimé son souhait de « renforcer les mouvements de solidarité et d’engagement commun entre catholiques, musulmans, juifs et tous les croyants et non-croyants ».
Avant cela, Chems-eddine Hafiz avait également marqué son engagement en participant activement à d'autres initiatives favorisant le dialogue et la cohésion interreligieuse. Son implication constante dans les grands débats sociétaux témoigne de sa volonté de contribuer à des échanges constructifs, où les valeurs spirituelles rencontrent les défis contemporains.
C’est dans cette dynamique qu’il a rejoint la table ronde « Vivants jusqu’à la mort ? », organisée par l’IHEMR au Collège des Bernardins. Cet événement, réunissant les représentants des principaux cultes en France, a permis de traiter une question profondément humaine, celle de la fin de vie. Par sa présence, le recteur réaffirme l’importance du dialogue interconfessionnel pour éclairer des problématiques universelles et promouvoir la dignité humaine dans un esprit de fraternité.
En février 2022 à Rome, Chems-Eddine Hafiz a adressé un message au Pape François, s’inscrivant dans la continuité des idéaux portés par la Déclaration d’Abou Dhabi, signée le 4 février 2019 par Sa Sainteté et le Grand Imam d’Al-Azhar Ahmed Al-Tayeb. Ce texte, véritable feuille de route pour la coexistence et la fraternité humaines, invite à transcender les conflits d’intolérance et les divisions identitaires au profit d’un monde guidé par la paix, la solidarité et le respect de tous.
Depuis le 11 janvier 2020, Chems-Eddine Hafiz a œuvré à exprimé ces principes à travers une reconstruction en profondeur des valeurs spirituelles et humanistes de l’islam en France. Dans son Message au Souverain Pontife, il s’inscrit dans cet élan universel en évoquant les racines du lieu où il a grandi, en tant que terre d’inspiration pour les idéaux de la Déclaration :
« …J’ose proposer à Sa Sainteté de considérer un instant la terre où je suis né et où j’ai grandi. L’Algérie, ce pays qui m’est très cher, où vibre de bien des manièresle sens de l’amitié et le devoir de l’hospitalité. Sur cette terre s’est ancrée une harmonie particulière entre les"Gens du Livre".
C’est bien sûr la terre de Saint Augustin.C’est, plus proche de nous, celle de l’Émir Abdelkader et de son rêve d’une planète libérée du joug de la colonisation, pourse construire plus humaine. Mais c’est aussi cette région où j’ai grandi, nourrie par des valeurs de tolérance, de respect et de dialogue. Enfin, c’est celle de l’ermitage du père Charles de Foucauld, qui, grâce à Sa Sainteté,sera bientôt canonisé. C’est encore celle de la basilique Notre-Dame-d’Afrique à Alger et de la chapelle Notre-Dame de Santa Cruz à Oran. »
Par cette évocation de ses racines, Chemseddine Hafiz s’aligne pleinement avec les idéaux de la Déclaration d’Abou Dhabi. Il démontre que le dialogue, la fraternité et la quête d’un avenir commun passent aussi par la reconnaissance des valeurs universelles ancrées dans les histoires locales. Cette référence au lieu de son enfance devient alors une invitation à bâtir ensemble des ponts entre cultures et confessions, dans l’esprit de la Déclaration.
Ainsi, la Grande Mosquée de Paris, sous la direction éclairée de son recteur, continue de s’affirmer comme une passerelle entre les traditions spirituelles et les défis de notre époque. En œuvrant pour une société unie dans sa diversité, elle démontre que le vivre ensemble est une ambition possible, portée par les valeurs partagées de paix, de respect, de solidarité et de fraternité.
*Article paru dans le n°42 de notre magazine Iqra.
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