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Regard fraternel (n°29) - Victor Hugo et l’Islam (partie 2) : hommage poétique au Prophète Mohamed ﷺ



Dans la précédente partie de l’article de la rubrique « Regard Fraternel », nous avons exploré la spiritualité de Victor Hugo et son lien avec l’Islam. L'auteur des Misérables, marqué par la perte tragique de sa fille, s'est profondément tourné vers le mysticisme durant la seconde partie de sa vie. Dans ce nouvel article, nous approfondirons un aspect moins évoqué, son hommage à l'Islam à travers trois grands poèmes écrits en 1858- 1859, publiés dans La Légende des siècles, à une époque où l’islamophobie battait son plein. Hugo, contre la tendance, offrait une vision éclairée et positive de cette religion. Victor Hugo avait consacré « l’an Neuf de l’Hégire » au Prophète Mohamed (paix et bénédiction sur lui).


Le Prophète Mohamed dans « l’an Neuf de l’Hégire »


Dans « L’an neuf de l’Hégire », Victor Hugo esquisse avec une précision émotive la figure du Prophète Mohamed (paix et bénédiction sur lui) lors des derniers instants de sa vie. Ce poème, d’une profondeur saisissante, témoigne probablement de la connaissance approfondie de l’auteur sur la sunna, la tradition islamique qui conserve les paroles, gestes et comportements du Prophète (paix et bénédiction sur lui) comme modèle à suivre.


Hugo, à travers ces vers poétiques, met en lumière les vertus du Prophète, son visage empreint de sérénité, son engagement pour la justice et l’équité, sa force morale, son intégrité, ainsi que son écoute bienveillante, son humilité et son hospitalité. Ces qualités, incarnées au fil de sa mission prophétique, sont sublimées dans ce poème avec une grande justesse.


« Le Prophète dans l’ombre, au seuil du grand mystère,

Voyait le monde en paix, le ciel pur, la terre fière.

Ses mains portaient la justice, l'équité, la lumière,

Son cœur, plein d’humilité, embrassait l'univers entier.

Sous son regard bienveillant, chaque âme s’élevait,

De sa voix douce et sage, la vérité s’exprimait.

Il portait en lui l’écho d'une lutte sans trêve,

Pour l’humanité, il fut la clarté dans la nuit brève. »

Victor Hugo, « L’an neuf de l'Hégire»


Le Prophète Mohamed, choisi pour transmettre la Parole divine, l’a été pour l’élévation de son caractère et son moral. Le Coran lui-même souligne cette noblesse intérieure lorsque Dieu évoque son Messager. « Et tu es certes, d’un caractère éminent. » (La sourate Al-Qalam, verset 4). Ce verset, Allah loue le caractère exceptionnel du Prophète Mohamed (paix et bénédiction sur lui), indiquant qu'il a des qualités morales élevées, un modèle de vertu pour toute l’humanité.


Le Prophète Mohamed, choisi pour transmettre la Parole divine, l’a été pour l’élévation de son caractère et son moral. Le Coran lui-même souligne cette noblesse intérieure lorsque Dieu évoque son Messager. « Et tu es certes, d’un caractère éminent. » (La sourate Al-Qalam, verset 4). Ce verset, Allah loue le caractère exceptionnel du Prophète Mohamed (paix et bénédiction sur lui), indiquant qu'il a des qualités morales élevées, un modèle de vertu pour toute l’humanité.


Dans la sourate Al-Imran, verset 159, Allah dit : « C’est par quelque miséricorde de la part d’Allah que tu as été si doux envers eux ! Mais si tu avais été rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage. Pardonne-leur donc, implore pour eux le pardon (d'Allah), et consulte-les à propos des affaires ; puis, une fois que tu t’es décidé, place ta confiance en Allah, car Allah aime ceux qui Lui font confiance. ». Ce verset montre la douceur et la clémence du Prophète. Il met l'accent sur son caractère indulgent et sa manière bienveillante de traiter ses compagnons, ce qui a joué un rôle fondamental dans la cohésion de la communauté musulmane.


Lumière et douceur : une analyse de Victor Hugo sur Mohamed et Jésus


« Vous tous, je suis un mot dans la bouche d’Allah .

Je suis cendre comme homme et feu comme prophète.

J’ai complété d’Issa la lumière imparfaite.

Je suis la force, enfants .Jésus fut la douceur.

Le soleil a toujours l’aube pour précurseur.

Jésus m’a précédé, mais il n’est pas la Cause. I

l est né d’une Vierge aspirant une rose. »

Victor Hugo, « L’an neuf de l'Hégire»


À travers ces vers extraits du même poème, Victor Hugo révèlent un aspect fascinant de son approche de la figure du Prophète Mohammed et de l’Islam. Ici, il souligne l’humilité du Prophète, se définissant comme un simple instrument au service de Dieu, un « mot » dans la bouche de l’Être suprême. Il s'efface devant la grandeur divine, rappelant que ses actions et paroles sont dictées par une force supérieure.


Il marque la dualité de la condition humaine et prophétique de Mohamed (paix et bénédiction sur lui). Comme homme, il est fait de « cendre », c’est une allusion à la fragilité et à la mortalité. Cependant, en tant que prophète, il est selon Hugo « feu », incarnant la lumière, la force et la passion d’une mission divine.


Hugo fait référence à Jésus (Issa dans la tradition islamique). Selon l’Islam, Mohamed est venu parachever le message de ses prédécesseurs, dont Jésus. La « lumière imparfaite » suggère que le message du Christ (paix sur lui), bien qu’important, n’était pas complet avant la venue du Prophète Mohamed, qui l’a finalisé.


Avec une juxtaposition entre la force de Mohamed et la douceur de Jésus, il a essayé de montrer la complémentarité entre les deux figures prophétiques. Là où Jésus incarne la compassion et la douceur, Mohamed représente la vigueur et la fermeté nécessaire pour mener à bien sa mission. Cette métaphore suggère que toute grande mission est précédée par une introduction, une préparation. Jésus serait ainsi l’« aube » qui annonce l’arrivée de Mohamed, symbolisé par le soleil, dans une progression naturelle et logique des révélations divines.


Le Prophète Mohamed reconnaît que Jésus est venu avant lui et insiste sur le fait que la finalité réside dans sa propre mission. Hugo semble ici évoquer la perspective islamique qui voit en Mohamed le dernier messager, celui qui porte la Révélation ultime. Victor Hugo fait preuve d’une grande subtilité dans ces vers. Il montre une profonde connaissance de l'Islam, en particulier de la place centrale du Prophète Mohamed (paix et bénédiction sur lui) et de la vision islamique de la continuité prophétique avec Jésus. En même temps, ces vers sont empreints d'une esthétique mystique où la poésie sublime les notions de lumière, de force et de pureté.


Cette lecture de Hugo résonne comme un hommage à la figure de Mohamed et au message de l'Islam, tout en exprimant un profond respect pour l’héritage de Jésus, dans une époque marquée par les préjugés.



*Article paru dans le n°34 de notre magazine Iqra.



 

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