Notre mosquée (n°45) - Colonie d’été en Algérie : des souvenirs à construire, des racines à retrouver
- Guillaume Sauloup
- 21 juil.
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Dernière mise à jour : il y a 3 jours

« Les enfants de la communauté algérienne à l’étranger font partie intégrante du tissu national. Il faut renforcer les ponts avec eux pour leur permettre de contribuer aux efforts menés pour tenir les engagements pris devant le peuple. »
Abdelmadjid Tebboune, président de la République algérienne, le 16 octobre 2021
Samedi matin, alors que Paris dormait encore, les halls de l’aéroport Charles-de-Gaulle s’éveillaient d’une effervescence toute particulière. Dès 05 heures, animateurs et responsables des centres de Jijel (Les Aftis et Bordj-Blida) prenaient place pour accueillir les deux premiers groupes d’enfants de la colonie d’été 2025, organisée pour la troisième année consécutive par la Grande Mosquée de Paris, en partenariat avec le ministère algérien de la Jeunesse, sous l’égide de Monsieur Mustapha Hadaoui. Cette initiative s’inscrit dans la mise en œuvre du programme du président de la République algérienne, Monsieur Abdelmadjid Tebboune.
Chers lecteurs de la rubrique « Notre Mosquée », empruntons ensemble ce voyage à travers le temps, au cœur d’une histoire qui traverse les générations et tisse un lien entre la terre et le ciel.
À 07h55, le premier avion s’envolait vers l’Algérie. À son bord, plus de 130 enfants de 10 à 14 ans, accompagnés de leurs animateurs, prêts à vivre une aventure inoubliable sur la terre de leurs parents ou grands-parents. Certains connaissaient déjà le pays, d’autres y retournaient après de longues années, et pour quelques-uns, c’était le tout premier voyage vers cette Algérie qu’on leur racontait depuis l’enfance.
Dès les premières heures, les familles affluaient, chargées de valises, de recommandations et de sourires mêlés de larmes. Les enfants, eux, affichaient un mélange d’excitation et de curiosité. Riadh, 14 ans, n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Les yeux rougis par le manque de sommeil, il confiait à IQRA : « Je participe pour la première fois à une colonie, mais je connais déjà l’Algérie. Je vais souvent à Alger chez mes grands-parents, mais là, ce sera Jijel. J’ai hâte de sentir l’odeur de la mer. » À ses côtés, sa mère exprimait un doux regret : « J’ai appris un peu tard que l’Algérie offrait ce séjour. C’est sa dernière année, l’an prochain, il sera trop âgé pour participer. »
Adam, lui, en est à sa troisième participation. Il attend chaque année l’ouverture des inscriptions avec impatience : « C’est moi qui dis à ma mère de surveiller les annonces de la Grande Mosquée de Paris. Cette année, c’est ma dernière. L’an prochain, ce sera ma petite sœur et mon frère. »
Dans cette organisation millimétrée, menée dès l’aube par une équipe entièrement féminine, chaque détail compte, enregistrement, distribution de gilets, accompagnement personnalisé, coordination. Les directeurs des centres prennent soin de rassurer les parents, vérifient une dernière fois les documents, et guident les groupes vers la zone d’embarquement.
Au fil de la matinée, d’autres groupes ont rejoint le terminal 1. Deux vols ont transporté plus de 250 enfants supplémentaires vers Alger, pour Boumerdès, le deuxième pour Béjaïa et Oran. L’après-midi, c’était au tour des enfants de Marseille, direction Tlemcen, puis Beni-Saf. Et en soirée, Lyon s’est mobilisée à son tour pour un départ vers le centre de la Salamandre, à Mostaganem, via Oran.
Ici, un couple franco-algérien dit au revoir à leurs jumeaux de 10 ans : « On ne s’est jamais séparés d’eux. Mais on fait confiance à la Grande Mosquée et au gouvernement algérien. » Là, une maman remercie avec émotion : « Grâce à la Mosquée de Paris et ami Tebboune, mes trois enfants partent cette année. Sans ça, je ne pourrais pas leur offrir ce voyage. »
Un autre parent conclut, presque ému aux larmes : « Qui d’autre que la Mosquée de Paris peut permettre à nos enfants de partir entre cousins et voisins, dans leur pays d’origine ? »
Ces colonies de vacances ne sont pas de simples séjours, mais un projet d’envergure nationale, voulu et soutenu par les autorités algériennes. Elles traduisent l'engagement du président Abdelmadjid Tebboune, qui déclarait en 2021 : « Les enfants de la communauté algérienne à l’étranger font partie intégrante du tissu national. Il faut renforcer les ponts avec eux pour leur permettre de contribuer aux efforts menés pour tenir les engagements pris devant le peuple. »
Dans cet esprit, la deuxième session des colonies est en cours de préparation. Elle aura lieu du 26 juillet au 6 août. Les inscriptions sont toujours ouvertes pour les enfants de la diaspora, nés entre 2011 et 2015.
Parents, n’attendez plus ! Offrez à vos enfants l’opportunité de découvrir l’Algérie autrement, à travers les jeux, la mer, les amis, mais aussi la langue, les paysages, la culture et l’histoire de leurs racines.

*Article paru dans le n°74 de notre magazine Iqra.
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