Un cœur préparé pour la lumière
Ô âme en quête de grandeur, entends l'écho de l'espérance,
un mois béni approche, porteur de divine clémence.
Chaâbane s'efface doucement, tel un héro discret,
Annonçant Ramadhan, l'océan de grâce et de paix.
Chaâbane s’achève et nous voilà à l’aube du mois tant attendu, ce mois où le ciel s’ouvre et où les cœurs se purifient. Ce dernier souffle de Chaâbane est un moment crucial, une ultime opportunité de nous recentrer, d’affûter nos intentions et de polir nos âmes avant d’accueillir Ramadhan avec la sincérité qu’il mérite.
L’ultime préparation spirituelle
Le Prophète ﷺ nous a enseigné l’importance de ce mois charnière en nous invitant à l’habiter d’adorations sincères. Il disait :
« Lorsque c’est la nuit de la mi-Chaâbane, Allah regarde Ses créatures et pardonne à tous, sauf à l’idolâtre et au rancunier. »
IBN MAJAH, AUTHENTIFIÉ PAR AL-ALBANI
Ce hadith est un véritable appel à la vigilance spirituelle. Chaâbane est un moment privilégié pour purifier notre cœur, pour nous rapprocher de notre Créateur, et pour multiplier nos bonnes actions avant que le mois de Ramadhan ne frappe à nos portes.
Ainsi, Chaâbane est le mois du pardon, où nos cœurs doivent s’alléger du poids des rancunes. C’est une porte ouverte vers la réconciliation, un rappel que le jeûne de Ramadhan n’atteindra sa pleine valeur que si nos âmes sont libérées de l’amertume et de l’animosité. L’Imam Al-Ghazali disait : “La purification du cœur précède la purification du corps, car un corps affamé, mais un cœur rongé par l’orgueil, ne goûtera pas aux bienfaits du jeûne.”
Alors, avant que l’appel du premier jour de Ramadhan ne résonne, purifions nos intentions, vidons nos cœurs de toute animosité et accueillons ce mois avec une âme légère et prête à l’élévation.
Multiplier les actions en ces derniers jours
Le Prophète ﷺ intensifiait ses actes d’adoration à l’approche de Ramadhan, et nous enseignait que les dernières heures avant un grand événement sont les plus précieuses.
Le jeûne : Aïcha (qu’Allah l’agrée) rapportait : “Le Prophète ﷺ jeûnait tellement en Chaâbane que nous pensions qu’il ne romprait pas son jeûne.” (Al-Bukhari & Mouslim). Celui qui termine Chaâbane en état de jeûne entre en Ramadhan avec un cœur déjà entraîné, prêt à accueillir la discipline du mois sacré.
L’invocation et le repentir : ce mois est aussi celui où nos actes sont élevés vers Allah, comme l’a rappelé le Prophète ﷺ. (An-Nasa’i). Que notre bilan soit empreint de sincérité et que nos cœurs s’inclinent en prières et en invocations, afin qu’Allah nous admette parmi ceux dont Il agrée les œuvres.
La lecture du Coran : Ibn Rajab expliquait que “Celui qui ouvre son cœur au Coran en Chaâbane verra sa lumière se décupler en Ramadhan”. Prenons déjà le Coran entre nos mains, car l’entrée en Ramadhan sera plus douce pour celui qui a pris l’habitude de s’y plonger avec amour et réflexion.
Ramadhan arrive : dans quelles dispositions allons-nous l’accueillir ?
Ô serviteur d’Allah, pose-toi la question : seraije de ceux qui entrent en Ramadhan avec un cœur déjà éveillé ? Ou bien serai-je de ceux qui passent la moitié du mois à se préparer, réalisant trop tard qu’ils ont gaspillé leurs premières nuits bénies ? Le Prophète ﷺ disait :
« Malheur à celui qui atteint Ramadhan sans que ses péchés ne soient pardonnés. »
AT-TIRMIDHI
Ne faisons pas partie de ceux qui voient Ramadhan comme un simple changement de rythme alimentaire. Que notre faim soit celle de l’âme en quête de lumière, que notre soif soit celle du cœur avide de proximité divine.
Alors, dès maintenant, faisons de ces derniers jours de Chaâbane un tremplin vers un Ramadhan accompli. Levons nos mains en supplication, essuyons les larmes du passé, et engageons-nous à faire de ce Ramadhan un tournant décisif dans notre relation avec Allah.
Ô Allah, Toi qui exauces l’invocation,
Nous avons purifié nos cœurs en Chaâbane,
Accorde-nous en Ramadhan la constance des âmes saines.
Que nos nuits soient lumière, que nos jours soient foi,
Et qu’en fin de Ramadhan, Tu nous comptes parmi
les pieux sous Ton toit.
*Article paru dans le n°52 de notre magazine Iqra.
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