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Sabil al-Iman (n°56) - Les épreuves de la foi : quand la précarité devient un flambeau de lumière



Ô toi, qui jeûnes sous un toit doré, As-tu vu ces âmes, affamées mais comblées? Sous les cieux de France, où la foi se murmure, Brille un jeûne d’ombres et d’azur.


Ils sont là, chaque soir, à la Grande Mosquée, Fatigués, sans logis, mais le cœur illuminé. Sans papiers, sans toit, sans un pain à briser, Et pourtant, leur foi ne cesse d’exister.


D’où leur vient cette force, ce feu ardent ? Quand la facilité les appelle, ils répondent Non fièrement.


Ils avancent, portés par l’amour divin, Nourris d’espoir, abreuvés de destin.


Nous, nous avons un toit, un lit, une table, Des plats variés, des mets délectables.


Eux prennent ce qu’on leur donne, sans choisir, Mais toujours ce sourire… ce sourire qui éclaire l’avenir.


Le jeûne, un pacte d’amour avec Allah


Le Prophète a dit :


Toutes les œuvres du fils d’Adam lui appartiennent, sauf le jeûne : il est pour Moi, et c’est Moi qui le récompense.

HADITH QOUDSI, RAPPORTÉ PAR AL-BUKHARI ET MOUSLIM


Ceux qui, chaque soir, viennent à la mosquée sans savoir s’il y aura un repas pour eux, sans certitude qu’une main charitable déposera un morceau de pain entre leurs doigts, ceux-là ont compris ce hadith mieux que nous tous.


Ils ont compris que jeûner, c’est s’en remettre entièrement à Allah, avancer dans le jour sans promesse d’un festin, rompre le jeûne avec ce qu’Allah enverra, sans attendre, sans exiger, sans se plaindre. Ils sont les vrais serviteurs, leur foi ne vacille pas, même quand l’assiette est vide. Leur endurance est une leçon, leur soumission une école, leur jeûne un chef-d’œuvre d’abandon à Allah.


Et quiconque craint Allah, Il lui donnera une issue favorable et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas.”

SOURATE AT-TALAQ, 2-3


Leur iftar n’a ni faste, ni nappes brodées, mais une bouchée suffit, pourvu qu’elle soit bénie. Leur couchage est rude, le froid mord leurs nuits, mais leur prosternation les élève vers l’Infini.


Les compagnons d’aujourd’hui : Une école de Ramadhan


Ils nous rappellent l’âge d’or des premiers croyants, ceux qui en duraient, sans jamais plier sous le vent. Souvenons-nous de Khabbab et de ses plaies, qui endurait tout, sans jamais reculer.


Comme Ibn Taymiyya dans son cachot, trouvant la liberté dans le Nom du Très-Haut. Eux dorment sur des bancs, sur du béton glacé, mais leur cœur est un palais, secret et sacré.


La foi est comme une bougie : plus le vent souffle fort, plus elle brûle intensément”


Leur labeur est rude, leurs corps fatigués, mais ils se lèvent pour Tarawih, le cœur enivré. Ils prient sous la lune, ils pleurent sous le ciel, leur éthique est noble, leur épreuve, éternelle.


Et nous, que faisons-nous de notre aisance ? Nous nous plaignons parfois d’une simple fatigue, eux avancent, sans bruit, sans exigence, portant Ramadhan comme un manteau prodigue.


Enfin : une foi plus précieuse que l’or


Ils n’ont ni richesse, ni confort, ni lit, mais leur jeûne est un diamant poli. Nous avons l’abondance, l’eau, la sécurité, mais manquons-nous de cet éclat de sincérité ?


Ô Allah, bénis ces âmes fidèles, fais briller leur nuit d’une clarté éternelle. Donne-leur un toit, mais surtout un palais, dans Ton Jardin où nul ne connaît la pauvreté.


Car sous le ciel de France, entre épreuves et grandeur, brille une foi pure, un flambeau de splendeur. Et nous, qui avons tant, sommes-nous vraiment les plus riches en fin de compte ?


Un Ramadhan d'épreuves… et de leçons


Ces hommes et ces femmes nous enseignent Ramadhan mieux que quiconque. Leur endurance, leur contentement, leur patience sont un message.


Nous avons tout… mais qu’en faisons-nous ? Eux n’ont rien… mais ils nous donnent une leçon d’islam, une leçon de foi, une leçon de vie.


Qu’Allah nous accorde une foi aussi lumineuse que la leur.



*Article paru dans le n°56 de notre magazine Iqra.



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