top of page

Le Coran m’a appris (n°22) - Que la vérité finit toujours par triompher

ree

Par Cheikh Khaled Larbi

La rumeur court, la vérité marche.

Le mensonge s’enflamme, la lumière se détache.

Quand la haine parle fort, Dieu répond en silence.

Et dans ce silence, la justice trouve sa délivrance.


Quand la parole blesse et que Dieu guérit


Chaque époque a ses blessures invisibles : celles que causent les mots malveillants.


Une seule phrase, un message sur un écran, une rumeur sans visage… et une vie bascule.


Le Coran a déjà raconté cette tragédie universelle. Il a prévenu les langues trop rapides et les cœurs trop sûrs d’eux :


« Ne pense pas que ceux qui colportent des calomnies sortiront indemnes ; pour eux, il y aura un châtiment douloureux. »

SOURATE EN-NOUR, 24 :11


Ce verset, révélé à une époque où la rumeur circulait à pied, demeure encore valide à l’ère du numérique, où la calomnie voyage à la vitesse de la lumière.


Le Coran les aurait appelées Maẓloumāt, des innocentes injustement blessées. Dieu sait, même quand les hommes doutent. Dieu voit, même quand les caméras mentent. Et chaque larme d’innocence devient une preuve devant Lui.


Le Coran, miroir de toutes les injustices


Le Coran n’est pas un livre du passé : il lit nos actualités. Quand il condamne la médisance (ghibah) et la calomnie (Buhtan), il parle autant des marchés de Médine que des réseaux sociaux d’aujourd’hui.


« Ô vous qui croyez ! Évitez de trop conjecturer, car une partie des conjectures est péché. Et ne médisez pas les uns des autres. »

EL-HOUJOURAT, 49 :12


La société contemporaine a simplement changé d’arène : hier les ruelles, aujourd’hui les écrans. Mais les mécanismes sont les mêmes : soupçonner, juger, condamner sans preuve.


Pourtant, Dieu invite à un autre réflexe :


« Pourquoi, lorsque vous l’avez entendue, n’avez-vous pas dit : Nous ne devons pas en parler. Gloire à Toi, Seigneur ! C’est une calomnie énorme ! »

EN-NOUR, 24 :16


Le Coran nous apprend à fermer la bouche avant d’ouvrir la plaie. Il nous apprend que le silence réfléchi vaut mieux que la parole précipitée. Et que le respect d’autrui est une forme de foi.


Les femmes de la dignité : de la rumeur à la lumière


Certaines femmes traversent l’histoire comme des épreuves vivantes de la dignité. Elles ne répondent pas aux cris, elles enseignent le calme.


Leurs visages disent ce que le Coran enseigne :


« Allah défend ceux qui croient. »

EL-ḤAJJ, 22 :38


Dieu ne défend pas toujours par le tonnerre ou par la vengeance. Souvent, Il défend par la vérité qui émerge lentement, comme la lumière qui perce le brouillard.


Dans la sourate En-Nour, la « Lumière », Allah a lavé l’honneur d’une femme calomniée. Et depuis, chaque innocente humiliée trouve dans ce texte un refuge et un miroir. La lumière finit toujours par éclairer ce qu’on voulait cacher. Le mensonge s’épuise, la vérité se repose, mais elle ne meurt jamais.


L’épreuve du soupçon : un pèlerinage intérieur


Les rumeurs ne détruisent pas que la réputation : elles testent la foi, la confiance et la paix intérieure.


« Ne vous attristez pas, Allah est avec nous. »

ET-TAWBA, 9 :40


Ce verset n’est pas seulement un souvenir du Prophète ﷺ dans la grotte ; c’est une phrase vivante pour tout être humain qui se sent seul face à l’injustice. Le croyant apprend alors que la vérité n’est pas seulement ce qui se prouve, mais ce qui persiste. La vérité n’est pas dans le cri, mais dans la constance. Et le triomphe de Dieu ne se mesure pas aux applaudissements, mais à la paix du cœur retrouvé.


La santé du cœur, antidote à la rumeur


Le Coran répète souvent que la maladie la plus grave n’est pas celle du corps, mais celle du cœur.


« Dans leurs cœurs est une maladie, et Dieu la fait croître. »

EL-BAQARA, 2:10


Cette “maladie” prend aujourd’hui de nouvelles formes : la jalousie déguisée en information, le rire moqueur sous prétexte d’humour, le plaisir de juger plus vite qu’on ne comprend.


Le sport, paradoxalement, devient ici un remè-de spirituel. L’effort du corps rééduque le cœur : il apprend la patience, l’humilité, le progrès.


L’effort physique, vécu en foi, enseigne le même principe que le Coran :


« L’homme n’aura que ce qu’il aura cherché. »

EN-NAJM, 53 :39


Celui qui cherche la vérité la trouvera. Celui qui cherche la rumeur la fabriquera. Et Dieu, dans Sa sagesse, sépare les uns des autres avec le temps.


La patience des blessés : foi, féminité et pardon


Il faut beaucoup de force pour ne pas répondre à la haine. Mais il faut encore plus de foi pour pardonner sans oublier. Le Coran élève cette attitude au rang de grandeur :


« Les serviteurs du Tout-Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur la terre, et quand les ignorants s’adressent à eux, ils répondent : paix. »

EL-FOURQĀN, 25 :63


Répondre par la paix, c’est désarmer la rumeur.


C’est rappeler que la dignité ne se crie pas, elle se propage en rayonnant. Et que la vérité, mê-me silencieuse, finit toujours par faire du bruit dans les consciences.


Quand la vérité triomphe


Chaque époque connaît ses tempêtes. Mais dans chaque tempête, il y a une étoile que seul le croyant aperçoit : celle du Haqq, la vérité divine, inaltérable.


« La vérité est venue, et le faux s’est évanoui. Car le faux est voué à disparaître. »

EL-ISRA, 17 :81


Et chaque être humain injustement sali par la rumeur peut trouver dans ces versets une promesse silencieuse : la vérité finit toujours par triompher non parce qu’elle gagne, mais parce qu’elle demeure.


La rumeur passe, la foi reste.

Le bruit s’éteint, la lumière se manifeste.

Car Dieu protège ceux dont le cœur est droit,

Et la vérité, toujours, reprend ses droits.



*Article paru dans le n°84 de notre magazine Iqra.




LIRE AUSSI :


bottom of page