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Sabil al-Iman (n°57) - A mi-Ramadhan : un tournant décisif vers l'infini



Ô toi, pèlerin du mois béni,

As-tu vu comme lesjours ont fui?

Hier encore, l’aube du Ramadhan naissait,

Et voici qu’à mi-chemin ton âme s’interroge et renaît.


Le temps s’écoule et avec lui, nos opportunités d’élévation. La mi-Ramadhan est bien plus qu’un simple marqueur calendaire : elle est ce miroir dans lequel chaque croyant contemple son parcours. Ai-je donné à mon jeûne sa pleine dimension spirituelle ? Ai-je goûté à la douceur du rappel d’Allah ? Ai-je purifié mon cœur comme je purifie mon corps ? Car voici qu’approche la dernière ligne droite, celle des nuits bénies, celle de la lumière cachée dans l’obscurité…


Ramadhan : un pont entre le passé et l’avenir


Le Ramadhan est ce fleuve spirituel qui lave les âmes, mais encore faut-il s’y plonger pleinement. À mi-parcours, il est légitime de s’interroger : suis-je en train de vivre ce mois comme il se doit?


Les pieux prédécesseurs vivaient Ramadhan avec une ferveur sans relâche. Six mois avant, ils invoquaient Allah pour leur permettre d’y parvenir, et six mois après, ils Lui demandaient d’accepter leurs efforts. Comment comparer cela à notre approche parfois désinvolte, où l’engouement des premiers jours s’émousse au fil des semaines ?


Ibn Al-Jawzi disait : “Lorsque les chevaux de course approchent de la ligne d’arrivée, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Ne sois pas plus lent qu’un cheval. Car les actes sont jugés selon leur fin.”


Ainsi, à mi-Ramadhan, il est temps de raviver notre flamme et d’intensifier notre lien avec le Créateur. Comme un coureur de fond qui redouble d’effort à l’approche de la victoire, nous devons maintenant redoubler de sincérité et de dévouement.


Car la véritable course ne fait que commencer…


Les dix dernières nuits : l’accélération du coureur


Si le mois de Ramadhan est une course, alors les dix dernières nuits en sont le sprint final. Un coureur bien préparé sait qu’il ne doit pas s’essouffler avant l’arrivée, mais qu’il doit au contraire concentrer ses forces, ajuster son souffle et mobiliser tout ce qu’il lui reste d’énergie.


C’est dans ces derniers instants que tout se joue. Le Prophète , à l’approche de cette période, redoublait d’adoration. Aïcha رضي الله عنها rapporte : “Lorsque commençaient les dix dernières nuits de Ramadhan, le Prophète resserrait son izâr (s’éloignait de son épouse), veillait la nuit et réveillait sa famille.” (Al-Bukhari, Mouslim)


Parmi ces nuits se cache Laylat al-Qadr, cette nuit qui équivaut à mille mois d’adoration. Comment un coureur peut-il ralentir en sachant que le trophée ultime l’attend à la ligne d’arrivée ? Comment un croyant peut-il relâcher ses efforts alors qu’un instant d’adoration peut lui valoir une récompense équivalente à plus de 83 années de culte ?


Allah dit : “La nuit d’Al-Qadr est meilleure que mille mois.” (Sourate Al-Qadr, v.3)


Ibn Rajab disait : “Si nous ne sommes pas capables d’accomplir des actes exceptionnels durant ces nuits, alors au moins veillons à ne pas nous priver de leurs bénédictions.” Il est temps de veiller, de supplier, d’implorer. Il est temps d’ouvrir nos cœurs et d’accueillir la lumière.


Le jeûne, une discipline intérieure : être prêt pour l’arrivée


Le jeûne n’est pas qu’une abstinence du corps, il est avant tout une purification de l’âme. Or, cette purification ne peut être efficace qu’avec une introspection sincère.


Le Prophète nous enseigne : “Celui qui ne délaisse pas la parole mensongère et les mauvais actes, Allah n’a nul besoin qu’il se prive de nourriture et de boisson.” (Al-Bukhari)


Un coureur ne se contente pas de courir. Il suit une discipline stricte, contrôle son souffle, surveille son alimentation et se prépare mentalement. De la même manière, le jeûneur ne doit pas seulement s’abstenir de manger et de boire. Il doit discipliner son âme, purifier son cœur, et cultiver la sincérité.


Où en suis-je dans cette transformation intérieure ? Ai-je profité du Ramadhan pour purifier mon cœur de la rancune ? Pour couper avec mes péchés récurrents ? Pour renouer avec la sincérité ?


Allah dit : “Réussira, certes, celui qui la purifie. Et sera perdu, certes, celui qui la corrompt.” (Sourate Ach-Chams, v.9-10) Le Ramadhan est une course, et chaque effort compte. Mais seul celui qui persévère jusqu’au bout goûtera au triomphe.


Conclusion : la victoire des âmes persévérantes


Ô toi qui lis ces mots,

Ne relâche pastes efforts

à l’approche de la ligne d’arrivée.

Car c’est là que tout se joue,

C’est là que se forgent les gagnants.


Hier, nous avons commencé ce mois comme un voyage. Aujourd’hui, nous sommes à mi-chemin. Demain, nous atteindrons le sommet ou nous redescendrons dans l’oubli.

Le temps passe. L’heure est venue de courir vers la miséricorde. Que nos invocations soient nombreuses, que nos nuits soient habitées, que nos cœurs soient pleins d’amour pour Allah.


Et lorsque l’Aïd viendra,

Que nos âmes soient lavées,

Que nos péchés soient effacés,

Que nos cœurs soient transformés.


Ô Allah,

Accorde-nous une foi qui ne fléchit

pas, Un cœur qui ne se lasse pas,

Et un Ramadhan qui laisse

en nous une trace éternelle.


Qu’Allah nous permette d’atteindre

Laylat al Qadr et d’en sortir purifiés



*Article paru dans le n°57 de notre magazine Iqra.



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