top of page

Focus sur une actualité (n°33) - La voix d'une paix possible : le pape François, entre appel et espérance



Sous les voûtes millénaires de la place Saint-Pierre, le pape François, figure de spiritualité et d’humanité, élève sa voix comme un phare dans les ténèbres des dissensions humaines. En ce 1er décembre 2024, son appel retentit, limpide et pressant, en direction du Liban, un pays suspendu entre les promesses de la coexistence et les abîmes du conflit.


Le Liban, miroir brisé d’une pluralité promise


« Que soit élu tout de suite un président de la République ». Ces mots, empreints de gravité, traduisent la préoccupation d’un homme qui voit dans le Liban non seulement une nation, mais un symbole : celui d’un équilibre fragile entre foi, identité et gouvernance. La vacance présidentielle, qui persiste depuis octobre 2022, a érodé les institutions et exacerbé les divisions. Pourtant, le Souverain Pontife ne se contente pas de dénoncer l’inaction ; il dessine une vision, celle d’un Liban capable de retrouver sa vocation de coexistence pacifique entre ses multiples confessions.


Dans ce pays, où les échos des ambitions politiques s’entrechoquent avec les résonances d’un passé douloureux, le message papal prend une teinte prophétique. Le Liban, malgré ses failles, demeure une illustration vivante de la possibilité d’un vivre-ensemble, conditionné par un dialogue sincère entre ses fils.


Un cessez-le-feu : fragile lueur au cœur du tumulte


Dans le tumulte d’un Moyen-Orient déchiré par les conflits, le récent cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël se présente comme un instant suspendu, une respiration dans un océan de violences. Le pape François, fidèle à son rôle d’artisan de paix, a salué cette trêve avec la prudence d’un homme conscient des embûches à venir. « Que le cessez-le-feu soit respecté par toutes les parties », a-t-il exhorté, son espoir se teintant d’une inquiétude bien fondée. Les éclats d’obus et les cris de détresse qui hantent encore le Liban-Sud témoignent de la fragilité de cette accalmie.


L’universel dans le particulier : Ghaza et la mémoire d’un monde en quête de justice


Au-delà des frontières libanaises, le Saint-Père oriente également son regard vers Ghaza, cette plaie ouverte de l’humanité. Depuis l’intensification de l’offensive contre Ghaza, ses appels réitérés pour une cessation des hostilités, l’acheminement d’une aide humanitaire et la libération des otages traduisent une sensibilité profonde à la souffrance humaine. En septembre dernier, il a fustigé un usage "immoral" de la force au Liban et à Ghaza. Ces interventions ne sont pas de simples gestes diplomatiques ; elles reflètent une théologie de l’action, où le spirituel se mêle au concret pour répondre aux cris des opprimés.


Dans son ouvrage à paraître, le pontife évoque même la nécessité d’une enquête internationale sur les actions menées à Ghaza, ouvrant la voie à une réflexion sur la justice et la mémoire collective. Ces propositions audacieuses rappellent que la paix ne saurait être bâtie sur l’oubli ou l’impunité. Au croisement des civilisations, naviiguant entre le particulier et l’universel, le pape François incarne une foi tournée vers l’autre, une foi qui ne s’arrête pas aux barrières des langues ou des dogmes. Son engagement pour la paix au Liban, à Ghaza et au-delà n’est pas seulement politique ; il est existentiel, ancré dans la conviction que chaque geste compte dans la construction d’un monde réconcilié.


Ainsi, alors que le vent froid de décembre balaie les pierres de la place Saint-Pierre, le pape François continue d’éclairer le chemin de l’espérance, persuadé que, même au cœur des ténèbres, l’humanité peut retrouver son souffle et sa lumière.



*Article paru dans le n°42 de notre magazine Iqra.


 

À LIRE AUSSI :

Focus sur une actualité de l'islam et des musulmans ( n°12) - Rapatriez nos filles

Comments


bottom of page