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Récits célestes (n°44) - Nous, musulmans, aimons la vie et ses épreuves



Il ne fait aucun doute que l’islam propose une voie de vie et une législation qui nourrissent à la fois l’esprit et le corps. Il offre à la vie d’ici-bas sa juste place, sans jamais oublier celle, éternelle, de l’au-delà. Loin de considérer ce monde comme une illusion à fuir, l’islam le reconnaît comme un terrain fertile où l’être humain est invité à bâtir, à s’élever et à œuvrer dans le bien.


Il est fréquemment entendu que les musulmans, par leur engagement dans la foi, prônent la mort ou se détachent de la vie. Loin de ces idées reçues et de ces clichés erronés, l’islam, au contraire, valorise profondément la vie humaine et enseigne l’importance de la vivre pleinement, dans un équilibre entre spirituel et matériel. Cette vision, loin de se cantonner à une existence éphémère et vouée à la souffrance, place l’être humain dans un contexte où il doit s’épanouir, œuvrer pour le bien et accomplir des missions de bienveillance et de justice.


L’islam est, en effet, une voie qui nourrit à la fois l’esprit et le corps. Il enseigne la dignité humaine, nous rappelant que l’homme est le représentant de Dieu sur terre, porteur d’un souffle sacré et d’une mission bien définie. Cette mission ne se limite pas à un simple passage sur terre, mais englobe le fait de bâtir, de contribuer à la société, d’aimer, de respecter et de se sacrifier pour un bien plus grand que soi. L’islam ne nous pousse donc pas à fuir le monde, mais à y trouver notre place, dans un constant équilibre entre foi, responsabilité et action.


Loin de voir le monde comme une illusion à fuir, l’islam considère la vie ici-bas comme un terrain d’effort, de construction et de justice. Chaque geste quotidien, chaque acte de bienveillance, chaque sourire partagé, est vu comme une manifestation de la foi. Le musulman ne rejette pas les plaisirs simples de la vie, mais il les encadre selon des principes de modération, de justice et de gratitude envers le Créateur. Ainsi, il peut aimer la vie, l’apprécier, tout en étant constamment conscient de son rôle en tant qu’être responsable.


Contrairement à ce que certains peuvent croire, le musulman n’est pas détaché de la vie, ni détourné d’elle. Il n’est ni ascétique, ni méprisant du monde matériel, mais vit avec une foi profonde qui lui permet de savourer chaque instant de la vie. Il comprend que cette existence n’est pas un fardeau à supporter, mais une chance à saisir pour œuvrer dans le bien. La vie, pour lui, est un bien précieux, un don à protéger, à nourrir et à faire fructifier.


L’islam enseigne que la vie est une épreuve, certes, mais également un champ d’opportunités, un lieu d’épanouissement où l’on peut se réaliser pleinement. Chaque effort pour améliorer la condition humaine, pour apporter la justice ou pour aider son prochain, est une action valorisée par Dieu. Le sacrifice dans ce cadre-là ne signifie pas se renier, mais au contraire, c’est un acte noble qui donne du sens à la vie. Se sacrifier pour les autres, donner de son temps et de ses ressources pour le bien-être collectif, participer à des actions de bénévolat ou d’entraide, sont des gestes qui font partie intégrante de la vision islamique de la vie. Ce sacrifice n’est pas synonyme de mort ou de souffrance imposée, mais bien de dévouement, d’engagement et de partage.


Le musulman aime la vie, il en prend soin, il protège sa santé et ses biens, il consacre son temps à des actions positives. Il respecte ses proches, ses voisins et ses collègues, et il agit pour la préservation du bien-être collectif. Dans cette optique, l’islam ne rejette pas la richesse ou l’aisance, mais enseigne la modération, l’honnêteté et l’importance de ne jamais se laisser dominer par les biens matériels. La vie, pour le musulman, n’est ni un poids ni un fardeau, mais un passage dans lequel il doit accomplir des actions justes et pleines de sens.


Le concept du sacrifice dans l’islam, loin d’être un appel à la mort ou à l’autodestruction, est plutôt un appel à l’altruisme, à l’entraide, à l’amour du prochain. Il s’agit d’un sacrifice au service de l’humanité, d’une cause juste ou d’une situation qui dépasse l’intérêt personnel. C’est dans ce cadre-là que la notion de jihad, souvent mal interprétée, doit être comprise. Le vrai jihad, celui qui est loué par l’islam, est celui de la lutte contre soi-même pour se rapprocher de Dieu, de la lutte contre l’injustice, de l’effort pour une société meilleure. Il est avant tout une lutte intérieure pour rester sur le droit chemin, être un meilleur être humain et apporter du bien autour de soi.


Ainsi, le musulman n’est ni un être désincarné, ni un être détaché de la réalité. Il aime la vie, il respecte la nature et ses ressources, il s’efforce d’améliorer son environnement. Son engagement dans cette vie est un acte de foi, et non une négation de celle-ci. Il ne fuit pas les plaisirs de ce monde, mais les accepte dans les limites que l’islam lui impose pour maintenir un équilibre entre la jouissance de la vie et le respect des autres. Sa vie ici-bas est une préparation pour l’au-delà, mais cela ne signifie pas qu’il doit la vivre dans la souffrance ou l’isolement, bien au contraire. Il s’agit de vivre en harmonie avec les autres, en cherchant à apporter le plus de bien possible et à se rapprocher de son Créateur.


L’islam enseigne donc que la vie est un bien précieux à chérir et à préserver. Et la protéger, y investir de l’amour et de l’énergie, c’est respecter le don divin qui nous a été accordé. La vie n’est pas une simple quête de plaisirs, mais un parcours d’accomplissement, de service et d’engagement. Le musulman, en choisissant de vivre avec foi, avec justice et dans le respect des autres, illustre l’essence de cet enseignement et prouve que l’amour de la vie et la quête du sacrifice ne sont pas contradictoires, mais profondément liés dans le cadre d’une vie pleine de sens et d’engagement.




*Article paru dans le n°65 de notre magazine Iqra.

 


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