Sabil al-Iman (n°72) - Quand l’islam engendre l’harmonie : le chemin de la foi en Malaisie et ses leçons pour la France
- Guillaume Sauloup
- 10 juil.
- 7 min de lecture

Dans la douceur d’un matin malais,
Là où l’appel à la prière se fond en murmure,
Le cœur s’ouvre, le regard s’apaise,
Et la foi s’épanouit sans heurts ni murmures.
Là-bas, l’islam est une lumière douce,
Un parfum qui ne serre pas, mais invite,
Un chemin de paix, un sentier d’éthique,
Où chaque pas est guidé par la taqwa vivante.
Sabil al-Iman, le sentier du croyant,
N’est pas le tumulte, ni l’ombre ni l’orgueil,
Mais la marche lente et certaine
Vers un vivre-ensemble où l’âme est reine.
L’islam en Malaisie : un modèle de foi apaisée et visible
La Malaisie est une terre où la foi musulmane est majoritaire, mais jamais imposée de manière brutale. Ce pays, riche de sa diversité ethnique et religieuse, incarne un islam modéré, intégrant et profondément ancré dans la vie quotidienne.
L’État malaisien n’est ni un califat, ni une république laïque à la française. C’est un État qui s’affirme musulman, mais qui respecte et valorise la pluralité religieuse. Il ne s’agit pas d’une laïcité de rejet, mais d’une organisation politique où l’islam est un facteur de cohésion sociale.
Le Coran nous dit : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. » (Sourate 49, verset 13)
Cette noblesse spirituelle, basée sur la piété (taqwa), est la colonne vertébrale du vivre-ensemble malaisien.
La taqwa collective : la foi qui devient culture
Dans ce pays, la taqwa n’est pas seulement un concept individuel, elle s’incarne dans le collectif. Cette conscience de Dieu se traduit par un comportement social exemplaire, où la discipline, le respect et la justice sont vécus au quotidien.
On observe, par exemple :
Dans les mosquées, un soin extrême est porté à la propreté et à l’organisation. Les fidèles rangent eux-mêmes leurs chaussures, nettoient les lieux après usage.
Dans les espaces publics, la politesse et la courtoisie sont des règles tacites.
Dans le commerce, l’honnêteté n’est pas une exception mais la norme, conformément à l’éthique coranique.
Cette taqwa collective est la véritable clé du succès de la coexistence pacifique.
Scènes de coexistence religieuse : une leçon de paix
Les villes malaisiennes sont un spectacle vivant d’harmonie religieuse. Mosquées, temples hindous, églises chrétiennes et pagodes bouddhistes s’élèvent souvent dans la même rue, parfois à quelques mètres.
On y voit :
Un musulman prier à la mosquée tandis qu’un bouddhiste médite dans un temple voisin.
Des enfants de différentes confessions jouer ensemble dans les parcs.
Des marchés où l’on trouve de la nourriture halal, mais aussi des spécialités chrétiennes et hindoues, chacune respectée.
Cette coexistence est possible parce que la tolérance n’est pas seulement un mot, mais une pratique religieuse et sociale concrète.
La finance islamique malaisienne : un reflet de la justice coranique
Un autre aspect clé est la manière dont la Malaisie a su faire cohabiter la foi avec la modernité économique, notamment via la finance islamique. La Malaisie est un pionnier mondial dans ce domaine.
Les principes de la finance islamique sont profondément enracinés dans le Coran et la Sunna :
Interdiction de l’usure (riba).
Interdiction de la spéculation excessive (gharar).
Priorité donnée aux investissements productifs et à la justice sociale.
Ces règles ont permis à la Malaisie de bâtir une économie à la fois moderne et fidèle à l’éthique islamique, un modèle que la France pourrait s’inspirer en matière de finance éthique.
Le modèle malaisien face aux défis français.
En France, les tensions liées à la visibilité de l’islam, la laïcité et les questions d’identité ont souvent conduit à des blocages sociaux. Le modèle malaisien offre une piste : une coexistence religieuse apaisée, qui n’exclut pas mais organise la cohabitation.
Au lieu de rejeter la religion, la société malaisienne l’intègre comme un facteur de paix sociale. Ce modèle repose sur la confiance mutuelle, la reconnaissance des différences, et une foi vécue sans excès ni faiblesse.
Un appel aux musulmans de France
Le chemin de la foi (Sabil al-Iman) est un sentier qui se construit chaque jour, dans les actes simples et dans la grandeur des valeurs.
Regardons vers la Malaisie, non pour imiter aveuglément, mais pour apprendre :
Apprendre à vivre notre foi avec dignité,
Respecter l’autre dans sa différence,
Construire une communauté forte par l’éthique, la discipline et la douceur.
Là-bas, l’islam est un jardin où fleurissent patience et paix,
Un souffle qui apaise sans faire de bruit,
Une lumière qui éclaire sans brûler,
Un chemin où le croyant avance avec fierté.
En Malaisie, l’islam est une école, un foyer,
Où la foi et la raison dansent en harmonie,
Un exemple pour nous tous, musulmans de France,
Pour bâtir un avenir d’amour et d’espérance.
*Article paru dans le n°72 de notre magazine Iqra.
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