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Lumière et lieux saints de l'Islam, à la découverte des mosquées du monde (n°73) - Le centre islamique de Washington : un verset de prière au cœur de l'Occident


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Il est des sanctuaires dont l’histoire ressemble à une sourate révélée : chaque pierre y devient une lettre, chaque ornement un signe, chaque lumière un rappel. Le Centre islamique de Washington, élevé dans les années 1950 au cœur de la capitale américaine, ne se contente pas d'être une mosquée : il est un poème spirituel tissé d’Orient et d’Occident, une arche de fraternité où se croisent les vents des nations musulmanes.


Une naissance scellée par la mémoire


C’est d’un deuil que jaillit la lumière : la disparition, en 1944, de l’ambassadeur turc Mehmet Münir Ertegün révéla l’absence de maison d’Allah dans la capitale. Ce vide devint appel, cet appel se fit dessein. Alors, l’Égypte, la Palestine, la Syrie, l’Arabie et tant d’autres unirent leurs voix et leurs dons pour bâtir un lieu où la prosternation ne connaîtrait plus d’exil. Le 11 janvier 1949, jour consacré à la naissance du Prophète Mohamed, paix et salut sur lui, la première pierre fut posée, comme si l’édifice entier était voué à incarner la mémoire de sa lumière.


L’architecture comme exégèse


L’architecte Mario Rossi, converti à l’Islam après avoir longuement contemplé les merveilles du Caire, fit de son dernier ouvrage un testament. Inspiré des fastes fatimides et mamelouks, il conçut la mosquée comme une sourate incarnée :


- Le grand chandelier offert par l’Égypte, suspendu tel un soleil de bronze, évoque la Parole divine qui éclaire les ténèbres du cœur. N’est-il pas dit dans la sourate An-Nûr : « Allah est la Lumière des cieux et de la terre » ?


- Les calligraphies coraniques tracées par les maîtres égyptiens sont comme des rivières de lettres célestes, coulant sur les murs pour irriguer l’âme de quiconque entre. Chaque mot est une rosée, chaque verset un baume.


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- Les carreaux turquoise de Turquie dessinent des jardins pérennes sur les parois, rappelant les vergers du Paradis promis. Leurs entrelacs géométriques disent l’infini de l’Unité divine que nul regard ne peut circonscrire.


- Les tapis persans d’Iran, offerts comme une mer de laine, invitent les fronts des fidèles à s’y poser. Chaque prosternation y devient une graine d’éternité semée dans le sol de l’Amérique.


- La cour à ciel ouvert, héritée des traditions mameloukes, est un miroir des cœurs : vaste espace où l’air circule librement, comme la foi circule entre les peuples.


Ainsi, chaque offrande nationale devint une offrande spirituelle, chaque élément architectural un commentaire muet du Livre.


Un message universel de fraternité


Le jour de l’inauguration, en juin 1957, le président Eisenhower se plaça sous les arches et reconnut devant le monde la dette de la civilisation envers l’Islam, ce creuset de science et de sagesse.


 Il parla de fraternité, de paix et de liberté de culte comme fondement de l’Amérique. Ces paroles, prononcées au seuil d’une mosquée, furent comme un serment que l’Orient et l’Occident pouvaient marcher côte à côte. Et lorsque, en 2001, les ombres de la violence voulurent ternir le nom de l’Islam, un autre président, George W. Bush, entra dans ce sanctuaire et rappela, en citant le Coran, que la religion de Mohamed, paix et salut sur lui, est une religion de paix, trahie seulement par ceux qui brandissent la haine.


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Héritage vivant


Aujourd’hui, le Centre islamique demeure une maison de prière, de fête et de rencontre. On y célèbre les Aïds, on y organise des bazars, on y entend les voix des enfants et les appels des muezzins. Mais plus encore, il demeure une sourate bâtie : un édifice dont les pierres psalmodient l’unité, dont les tapis appellent à l’humilité, dont le chandelier éclaire la voie de la fraternité.


 Quiconque franchit ses portes sent que cette mosquée n’est pas seulement américaine ni seulement musulmane : elle est un pont, un rappel de cette Parole qui transcende les frontières : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, afin que vous vous connaissiez. » (Coran, 49-13) Ainsi, au cœur de Washington, résonne l’écho éternel de l’Orient : un minaret qui murmure à l’Occident que la paix est un chemin, et que ce chemin commence par la prosternation de l’âme.


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*article paru dans le n°79 de notre magazine Iqra.



                         

 

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