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Récits célestes (n°60) - L’histoire du prophète David (paix sur lui) dans le jugement entre deux parties en litige

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Par Cheikh Mohamed Amine Haddou

Parmi les récits du Coran relatifs à la justice, figure l’histoire du prophète David (que la paix soit sur lui) lorsqu’il eut à juger entre deux hommes venus solliciter son arbitrage. Allah, exalté soit-Il, en fait mention dans le passage suivant.


« T’est-il parvenu le récit des plaideurs, lorsqu’ils escaladèrent le sanctuaire ? Ils entrèrent auprès de David, qui prit peur d’eux. Ils dirent : “Ne crains rien ! Nous sommes deux adversaires ; l’un de nous a été injuste envers l’autre. Juge donc entre nous en toute équité ; ne sois pas partial ; guide-nous vers la voie droite.”. L’un d’eux dit : “Celui-ci est mon frère ; il possède quatre-vingt-dix-neuf brebis, tandis que je n’en ai qu’une seule. Il m’a dit : ‘Confie-la-moi !’, et il m’a dominé dans la discussion.” 

David dit : “Il t’a fait tort en te demandant d’ajouter ta brebis aux siennes. Certes, bien des associés se font mutuellement injustice, sauf ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres ; mais ils sont bien rares.” Alors David comprit que Nous l’avions mis à l’épreuve. Il demanda pardon à son Seigneur, se prosterna et revint à Lui. Nous lui pardonnâmes cela ; il a certes, par rapport à nous, un rang élevé et une belle destinée. »

Sourate Sad, Versets 21 à 25


David (que la paix soit sur lui) était à la fois prophète, roi et juge parmi les fils d’Israël. Un jour, deux hommes vinrent à lui en dehors du temps habituel où il rendait la justice. Ils pénétrèrent dans son oratoire en escaladant le mur, et non par l’entrée ordinaire empruntée par les gens. Cela effraya David (paix sur lui), car il se trouvait alors seul dans son lieu de prière, occupé à l’adoration de son Seigneur. Les deux hommes s’empressèrent alors de le rassurer et lui expliquèrent qu’ils étaient venus solliciter son jugement équitable, afin de dissiper sa crainte, puis ils lui exposèrent leur différend.


L’un des deux plaideurs prit la parole et dit : « Cet homme est mon frère. Il possède quatre-vingt-dix-neuf brebis, tandis que je n’en ai qu’une seule. Il m’a demandé de la lui céder, puis il m’a dominé par ses arguments. »


Alors David rendit son jugement et s’adressa au plaignant en ces termes : « Ton frère t’a fait tort en te demandant d’ajouter ta brebis aux siennes. » Il expliqua ensuite que l’injustice se manifeste souvent entre associés ou partenaires, à l’exception de ceux qui sont empreints de foi véritable et d’œuvres justes.


David (que la paix soit sur lui) comprit alors qu’Allah l’avait éprouvé à travers ce différend, afin de le mettre à l’épreuve dans l’exercice de la justice. Il demanda pardon à son Seigneur, se prosterna en signe d’humilité et de rapprochement envers Dieu, puis se repentit sincèrement. Dieu lui pardonna et accepta son repentir, comme Il le dit dans le Coran : « David comprit que Nous l’avions éprouvé. Il demanda pardon à son Seigneur, se prosterna et revint à Lui. Nous lui pardonnâmes cela ; il a certes auprès de Nous un rang élevé et une belle destinée. » (Sourate Sad, versets 24-25)


Ensuite, Allah, exalté soit-Il, conclut ce récit par une noble exhortation adressée à David : « Ô David ! Nous t’avons établi comme lieutenant (successeur) sur la terre. Juge donc entre les hommes en toute vérité et ne suis pas la passion, car elle t’égarerait du sentier d’Allah. Ceux qui s’égarent du chemin d’Allah subiront un châtiment sévère pour avoir oublié le Jour du Jugement. » (Sourate Sad, verset 26).


1/ Ibn ‘Achour écrit : « David jugea que la demande du frère à son frère de lui céder sa brebis constituait une injustice, car celui qui la demandait était déjà dans l’abondance, tandis que celui à qui on la demandait ne possédait rien d’autre. Le désir du demandeur pour ce qui appartient à son frère procède d’un excès de convoitise et d’avidité envers les biens. »   (23/235).


2/On a dit que David (paix sur lui) demanda pardon pour avoir d’abord supposé que ces hommes lui voulaient du mal, car ils étaient entrés chez lui d’une manière inhabituelle. Il s’aperçut ensuite qu’ils n’étaient venus que pour solliciter son jugement. D’autres ont dit qu’il s’agissait d’une parabole que Dieu lui adressa : les deux plaideurs étaient en réalité deux anges envoyés par Dieu sous forme humaine, afin de lui transmettre ce message allusif en guise de réprimande à propos d’une affaire particulière. Selon une autre interprétation encore, David aurait jugé l’affaire sans avoir entendu la version du second plaideur, ce qui aurait motivé sa demande de pardon et sa repentance.



*Article à paraître dans le n°81 de notre magazine Iqra.

 


 

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