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Récits célestes (n°64) - L’histoire des Gens du Fossé

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Par Cheikh Mohamed Amine Haddou

Parmi les récits des croyants rapportés dans le Noble Coran, figure celui des « Gens du Fossé. » Il s’agit d’un peuple originaire de Najran, au Yémen. Ces hommes et ces femmes étaient croyants : ils suivaient la religion du Messie, Jésus fils de Marie, que la paix soit sur lui. Mais leur peuple, lui, était polythéiste. Alors, il advint ce que Dieu, exalté soit-Il, nous a raconté dans Son Livre :


Maudits soient les gens du fossé, du feu pourvu de combustible, lorsqu’ils s’y tenaient assis, témoins de ce qu’ils faisaient subir aux croyants. Et ils ne leur reprochaient que d’avoir cru en Allah, le Tout-Puissant, le Digne de louange, à qui appartient la royauté des cieux et de la terre. Et Allah est témoin de toute chose.

Sourate al-Burûj, versets 4 à 9


Selon Souhayb, qu’Allah soit satisfait de lui, le Messager d’Allah ﷺ a dit : « Il y avait, parmi ceux qui vous ont précédés, un roi qui avait à son service un magicien. Quand ce magicien devint vieux, il dit au roi : « J’ai vieilli, envoie-moi un jeune garçon afin que je lui enseigne la magie. » Le roi lui envoya donc un jeune homme pour recevoir son enseignement. Sur le chemin, ce jeune homme rencontrait un moine et s’asseyait auprès de lui pour écouter ses paroles, qui lui plurent beaucoup. Dès lors, chaque fois qu’il se rendait chez le magicien, il passait d’abord voir le moine et s’asseyait auprès de lui. Mais lorsqu’il arrivait en retard chez le magicien, celui-ci le frappait. Le garçon se plaignit alors au moine, qui lui dit : « Quand tu crains le magicien, dis-lui : Ma famille m’a retenu. Et quand tu crains ta famille, dis-leur : Le magicien m’a retenu. »


Alors qu’il poursuivait ainsi sa double fréquentation du magicien et du moine, le jeune garçon rencontra un jour une énorme bête qui bloquait le passage et empêchait les gens d’avancer. Il se dit alors : « Aujourd’hui, je saurai qui du magicien ou du moine détient la vérité. » Il prit une pierre et dit : « Seigneur, si l’enseignement du moine t’est plus agréable que celui du magicien, fais que cette bête meure, afin que les gens puissent passer. » Puis il lança la pierre, qui atteignit la bête et la tua. Les gens purent ainsi continuer leur route. Le jeune garçon retourna alors auprès du moine et lui raconta ce qui s’était passé. Le moine lui dit : « Mon enfant, aujourd’hui tu es meilleur que moi. Ton affaire a atteint un degré que je vois de mes propres yeux. Sache cependant que tu vas être mis à l’épreuve. Et lorsque tu le seras, ne révèle pas mon identité. »


Le jeune garçon, par la permission d’Allah, guérissait l’aveugle-né et le lépreux, et soignait les gens de toutes sortes de maladies. Un jour, un courtisan du roi, qui avait perdu la vue, entendit parler de lui. Il vint donc à sa rencontre, apportant avec lui de nombreux présents, et lui dit : « Tout ceci est à toi, si tu me rends la vue. » Le garçon répondit : « Je ne guéris personne ; c’est Allah seul qui guérit. Si tu crois en Lui, j’invoquerai Allah pour toi, et Il te rendra la vue. » L’homme crut donc en Allah, et le garçon pria pour lui : Qu’Allah le guérisse. Plus tard, cet homme se rendit auprès du roi et s’assit près de lui, comme il en avait l’habitude. Le roi, étonné, lui demanda : « Qui t’a rendu la vue ? » Il répondit : « Mon Seigneur. » Le roi répliqua : « As-tu donc un autre seigneur que moi ? » L’homme répondit au roi : « Mon Seigneur et le tien, c’est Allah. » Alors le roi se mit en colère, le fit arrêter et le tortura sans relâche, jusqu’à ce qu’il lui indique le jeune garçon. On fit donc amener le garçon. Le roi lui dit : « Mon enfant, ta magie est allée bien loin ! Tu guéris l’aveugle-né et le lépreux, et tu fais toutes sortes de prodiges ! » Le garçon répondit calmement : « Je ne guéris personne ; c’est Allah qui guérit. » Le roi, furieux, ordonna qu’on le torture à son tour, jusqu’à ce qu’il lui révèle l’existence du moine. On fit alors venir le moine et on lui ordonna : « Renie ta foi ! » mais il refusa. Alors le roi fit venir une scie et la plaça au milieu de sa tête ; on la fit descendre jusqu’à ce que son corps fût fendu en deux. On fit alors venir le jeune garçon et on lui dit : « Renie ta foi ! » mais il refusa. Le roi le confia alors à quelques-uns de ses hommes et leur ordonna : « Emmenez-le sur telle montagne. Montez avec lui jusqu’à son sommet ; s’il revient sur sa religion, laissez-le, sinon jetez-le du haut de la montagne. » Ils partirent donc et montèrent avec lui. Arrivés au sommet, le garçon pria : « Seigneur, protège-moi d’eux comme Tu le veux. » Alors la montagne se mit à trembler, et ils tombèrent tous dans le vide. Le garçon, sain et sauf, revint à pied vers le roi. Le roi, stupéfait, lui demanda : « Que sont devenus tes compagnons ? » Il répondit : « Allah m’a protégé d’eux. » Furieux, le roi le remit entre les mains d’un autre groupe d’hommes et leur ordonna : « Emmenez-le sur un bateau, gagnez le large ; s’il renie sa religion, relâchez-le, sinon jetez-le à la mer. » Ils embarquèrent avec lui. En pleine mer, le garçon pria encore : « Seigneur, protège-moi d’eux comme Tu le veux. »  Alors le bateau chavira, tous ses compagnons se noyèrent, et le garçon revint une fois de plus, marchant, jusqu’au roi. Le roi lui demanda : « Que sont devenus tes compagnons ? »Il répondit : « Allah m’a protégé d’eux. »


Le garçon dit alors au roi : « Tu ne pourras pas me tuer, à moins de faire ce que je vais te dire. » Le roi demanda : « Et que dois-je faire ? » Le garçon répondit : « Rassemble tout le peuple sur une vaste place. Attache-moi à un tronc, puis prends une flèche de ton carquois, place-la sur ton arc et dis : Au nom d’Allah, Seigneur du garçon. Ensuite, tire la flèche. Si tu fais cela, tu me tueras. » Le roi rassembla donc tout son peuple sur une grande esplanade. Il fit attacher le garçon à un tronc, prit une flèche dans son carquois, la plaça sur l’arc, puis prononça à haute voix : « Au nom d’Allah, Seigneur du garçon ! » Il tira, et la flèche atteignit la tempe du garçon. Celui-ci porta la main à sa blessure, puis mourut. Alors la foule s’écria d’une seule voix : « Nous croyons au Seigneur du garçon ! Nous croyons au Seigneur du garçon ! Nous croyons au Seigneur du garçon ! » On vint informer le roi : « Sais-tu, Ô roi, ce que tu redoutais ? Par Allah, cela t’est arrivé : le peuple a cru ! » Alors le roi ordonna que l’on creusât des fossés aux entrées des rues. On les creusa, puis on y alluma d’immenses feux. Le roi proclama : « Que quiconque refuse de renier sa foi soit jeté dans ces flammes ! » Les ordres furent exécutés. Les croyants furent précipités un à un dans le feu, jusqu’à ce qu’une femme arrive, portant son enfant dans ses bras. Elle hésita à se jeter. Mais l’enfant lui dit alors, par la permission d’Allah : « Mère, sois patiente, car tu es dans la vérité. »


Les savants ont dit : la révélation de ces versets, relatant l’histoire des Gens du Fossé, avait pour but d’avertir les Quraychites contre le fait de persécuter les croyants et de leur montrer la funeste conséquence d’un tel comportement. Elle visait aussi à réconforter les croyants parmi les compagnons du Prophète ﷺ, afin de les encourager à la patience face aux épreuves infligées par leur peuple, et à leur annoncer la grandeur de la récompense, l’abondance du mérite et la belle issue promise à ceux qui persévèrent dans la foi.



*Article paru dans le n°85 de notre magazine Iqra.

 


 

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1 commentaire


Cheist Moochen
Cheist Moochen
il y a 3 heures

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