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Regard fraternel (n°80) - L’éthique environnementale dans les religions monothéistes

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Par Nassera Benamra

« Cette COP doit marquer le début d’une décennie d’accélération et de résultats »

Le Secrétaire général des Nations Unies

 

A Belém au Brésil, où se tient la COP30 du 6 au 21 novembre, le monde tente une nouvelle fois de répondre à l’urgence climatique. Et si, avec un regard fraternel et pour éclairer cette transition décisive, on relisait ce que disent depuis des siècles les trois religions monothéistes ? La Terre n’est pas un bien à posséder, mais une responsabilité à préserver.


Aujourd’hui, face à l’ampleur de la crise climatique, un mouvement se fait jour, révélant un profond renouvellement de la théologie de la nature, notamment dans les religions monothéistes. Martin Heidegger, philosophe allemand du XXᵉ siècle, a longuement réfléchi à la technique et à la modernité. Il avait ainsi averti qu’à l’âge de la technoscience, seul un dieu pourrait nous sauver. En prêtant voix, ici, à différentes traditions, nous tenterons de mesurer le degré de conscience écologique des religions et d’explorer leur rôle possible dans l’élaboration d’une nouvelle éthique de la Terre.


Le concept de Tikkun Olam, qui veut dire « réparer le monde », n’est pas juste une idée abstraite ou un truc «philanthropique» ancien. Dans le judaïsme, ça parle de responsabilité, de prendre soin des autres, mais aussi de la Terre. Et aujourd’hui, quand on voit les catastrophes climatiques qui menacent la planète, on peut presque dire que Tikkun Olam prend un nouveau sens. Chacun de nous, avec ses talents et ce qu’il a de particulier, peut contribuer à réparer le monde, à sa manière. Que ce soit en réduisant sa consommation, en plantant des arbres, en soutenant des initiatives durables, ou même juste en sensibilisant son entourage, on agit pour que le monde reste vivable. Bref, ce concept ancien peut nous donner une raison morale de vraiment s’investir pour la planète.

 

Dans la Bible, l’homme et la femme reçoivent de Dieu un mandat pour  cultiver et garder  la terre, «dominer et soumettre » la création. Cela n’est pas une permission de tout exploiter à outrance, mais un appel à prendre soin de ce monde, à veiller sur la nature avec responsabilité. Aujourd’hui, face au réchauffement, aux catastrophes et à l’épuisement des ressources, ce texte résonne avec une urgence nouvelle : chaque geste compte, du choix de nos modes de consommation à la protection des écosystèmes. La foi chrétienne invite ainsi à être intendant et gardien de la création, à agir concrètement pour limiter les dégâts et préserver la planète pour les générations futures, même si ces efforts semblent modestes face à l’ampleur du défi.


Pour l’Islam, il semble qu’il y a une approche écologique liée à la Sira Nabaouiya. Bien avant que l’écologie ne devienne une préoccupation mondiale, le Prophète Mohamed (paix et salut sur lui) enseignait déjà que la nature et ses ressources sont un dépôt sacré confié par Allah à l’humanité. L’homme n’est pas le propriétaire absolu de la Terre, mais un gardien temporaire, responsable de préserver l’eau, les arbres, les terres et toutes les créatures vivantes, c’est une «Amana». Même le simple fait de planter un arbre ou de semer une graine est considéré comme un acte bénéfique qui profite à tous et rapproche de Dieu. Ces enseignements nous rappellent que la protection de l’environnement n’est pas seulement une question pratique ou scientifique, mais un devoir spirituel.

Aujourd’hui, alors que notre planète fait face à des crises climatiques sans précédent, cette philosophie ancienne nous invite à agir concrètement et pleinement, juste limiter le gaspillage, cultiver la terre avec soin, et respecter la vie sous toutes ses formes, en assumant notre responsabilité envers la création et assurer la générations futures.



*Article paru dans le n°86 de notre magazine Iqra.




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